Kadhafi : Alger réfute toute "ambigüité"

Mourad Medelci doit participer jeudi à la conférence de "soutien à la Libye nouvelle" organisée à Paris pour conforter le Conseil national de transition .
Mourad Medelci doit participer jeudi à la conférence de "soutien à la Libye nouvelle" organisée à Paris pour conforter le Conseil national de transition . © Europe1
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avec agences , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères algérien a clarifié jeudi sur Europe 1 la position de son pays.

Restée "neutre" sur le conflit libyen mais accusée par les rebelles de soutenir Mouammar Kadhafi, l'Algérie tente de faire taire les critiques, alors que se tient jeudi la Conférence internationale sur la Libye à Paris. Invité d'Europe 1, le ministre Algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a défendu l'attitude de son pays depuis le début du conflit libyen.

Bras de fer avec Paris

"J'espère que maintenant que la paix va venir (...), la vérité sur le comportement de l'Algérie va pouvoir être révélée", a affirmé Mourad Medelci. Ce dernier a assuré qu'il n'y avait "aucune ambiguïté" de son pays sur Kadhafi, alors que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé jeudi qu'Alger avait eu "une attitude ambiguë" pendant le conflit libyen.

Alors que Kadhafi aurait tenté de négocier avec les autorités algériennes d'entrer en Algérie, Mourad Medelci a affirmé que son pays n'avait jamais envisagé d'accueillir le dirigeant libyen, alors que sa femme et trois de ses enfants ont pu entrer en territoire algérien pour "raisons strictement humanitaires". "Le temps de la réflexion a été très court. Ce qui a prévalu (...) en recevant un groupe essentiellement constitué de femmes et d'enfants, c'est le sens de l'accueil ", a justifié jeudi le ministre. L'Algérie a également admis, mardi et mercredi, sur son territoire quelque 500 Touaregs qui ont fui la rébellion libyenne.

Vers une reconnaissance du CNT ?

Autre question sensible, l'attitude de l'Algérie envers le Conseil national de transition (CNT). Alain Juppé a "regretté" jeudi que les autorités algériennes ne reconnaissent pas cette instance dirigeante de la rébellion libyenne. Pour justifier son attitude, l'Algérie invoque notamment la présence de militants islamistes radicaux en Libye avec laquelle elle partage plus de 1.000 km de frontières en plein Sahel.

Mais la position de l'Algérie commence à bouger sur ce point puisque Mourad Medelci a assuré jeudi qu'Alger serait prêt à reconnaître le CNT lorsqu'un gouvernement sera formé. "Le CNT nous aide. Il fait, je le reconnais, beaucoup d'efforts et il annonce un prochain gouvernement représentatif de toutes les régions du pays et, lorsqu'il l'aura fait, nous le reconnaîtrons", a-t-il dit.

Mourad Medelci représentera par ailleurs son pays à la Conférence internationale sur la Libye à Paris organisée pour accompagner les autorités de transition libyennes qui contrôlent désormais la quasi-totalité du pays.