JO : Comment Tokyo cherche à faire oublier Fukushima

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ZOOM - La candidature japonaise pâtit des mauvaises nouvelles en série à la centrale nucléaire accidentée.

L’INFO. Jusqu’à il y a quelques semaines, Tokyo se voyait favorite de la compétition pour l’accueil des jeux Olympiques d’été 2020. C’était avant que des informations alarmantes ne mettent une nouvelle fois un coup de projecteur sur la centrale de Fukushima, accidentée lors du séisme et du tsunami de mars 2011. Une publicité négative dont les responsables de la candidature tokyoïte se seraient bien passés, et qu’ils font tout pour faire oublier.

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Mauvaises nouvelles à Fukushima. Des mauvaises nouvelles ont été annoncées en série à Fukushima ces dernières semaines. Des niveaux record de radioactivité ont notamment été observés près de réservoirs contenant de l’eau contaminée. Les dernières mesures annoncées mercredi faisaient état de radiations de 2.2000 milliSieverts, soit 20% de plus que les derniers relevés datant de samedi. Ces niveaux de radiation sont mortels pour une personne qui y serait exposée pendant quelques heures sans protection. Quant à Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire, il a été une nouvelle fois vilipendé. Le président de l’autorité japonaise de régulation nucléaire a ainsi accusé la compagnie de semer la confusion avec une communication maladroite. Le gouvernement japonais a annoncé de son côté le déblocage de près d’un demi-milliard de dollars pour colmater les brèches et décontaminer l’eau radioactive. Un plan lié selon certains à la candidature olympique de Tokyo, qui espère obtenir l’organisation des JO, devant Madrid et Istanbul, note le quotidien britannique The Telegraph.

> ZOOM : Un taux de radioactivité record

"Il n’y a pas de problème". Face à la crise, le président de la candidature de Tokyo, Tsunekazu Takeda, ne ménage pas ses efforts pour tenter de convaincre les quelque cent membres électeurs du CIO de choisir sa ville. Mercredi, lors d’une conférence de presse à Buenos Aires, où se tient le vote, il a répondu à des questions qui portaient pour la plupart sur l’impact de la centrale de Fukushima. Et martelé que non, "il n’y a pas de problème" dans la capitale japonaise. "Les 35 millions de personnes qui vivent dans la région de Tokyo vivent dans des conditions normales" et le niveau de radiation y est "comparable à ceux de Londres, Paris et New York. C’est absolument sans risque", a-t-il encore assuré, selon Les Echos.

Une vidéo de promotion de la candidature de Tokyo :

Des athlètes, un robot et un Premier ministre. Tsunekazu Takeda ne s’est pas rendu seul à Buenos Aires : il est accompagné d’une délégation d’une dizaine de sportifs japonais venus rappeler la "passion pour le sport" des Japonais. Tokyo, qui a déjà accueilli les JO en 1964, mise sur son expérience de l’organisation des compétions sportives. Les Japonais ont aussi tenu à mettre en avant leur avance en matière de technologie. Mercredi, le Japon a donc montré au CIO les premières images de son robot Kirobo, envoyé dans l’espace. Le "premier robot astronaute au monde à parler" sait prendre des poses d’athlètes pour afficher son soutien à la candidature tokyoïte.

Si jamais le charme de Kirobo ne suffisait pas, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, va même se rendre à Buenos Aires dans les dernières heures avant l’annonce des résultats pour donner un tout dernier coup de fouet à la campagne de lobbying. Et répéter, encore et encore, un message rassurant pour convaincre le CIO.