Jaycee Dugard aurait pu donner l’alerte. La femme de 29 ans, retrouvée mercredi après avoir été portée disparue pendant dix-huit ans, assistait Phillip Garrido son "bourreau" présumé dans son activité d'imprimeur et communiquait fréquemment avec les clients par téléphone et par courrier électronique. Elle n’a jamais rien révélé de son identité ni de sa condition de captive.
Plusieurs clients de Phillip Garrido, le ravisseur présumé de Jaycee Dugard, ont affirmé qu'ils avaient été en contact avec la jeune femme, que Garrido présentait comme sa fille, sous le nom d'Allissa. Ils la décrivent comme une jeune femme professionnelle et courtoise, qui recevait leurs commandes de cartes de visites, prospectus et autres affiches.
Rien ne laissait penser qu'"Allissa" était en réalité Jaycee. Phillip Garrido, "nous a dit ouvertement qu'il travaillait avec sa fille, témoigne un homme qui avait fait appel aux services de l’imprimeur de 58 ans. Il disait qu'elle gérait l'aspect graphique et qu'il s'occupait de l'impression."
Il semblerait que Jaycee Dugard ait tissé des liens étroits avec Phillip Garrido. Plusieurs experts affirment que Jaycee Dugard a probablement développé le "syndrome de Stockholm", ce sentiment de sympathie ou d'attachement que certaines personnes finissent par éprouver pour leur ravisseur. Vendredi, Phillip Garrido avait évoqué "une relation attendrissante".
La police poursuit ses recherches dans la maison de Phillip Garrido et les maisons voisines, à la recherche d'éventuelles preuves d'un lien entre le suspect et plusieurs meurtres et disparitions non élucidés, survenus dans les années 90. Lundi soir, un "fragment d'os" a été trouvé dans la propriété voisine de celle de Phillip Garrido – qu’il avait entretenue il y a quelques années –, sans que l’on sache encore s'il s'agit d'un os humain ou d'un os d'animal.