Japon : quel sera le coût du séisme ?

L'arrêt de l'activité dans les raffineries occasionnera des pertes économiques.
L'arrêt de l'activité dans les raffineries occasionnera des pertes économiques. © REUTERS
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Ports fermés, raffineries à l'arrêt... Le séisme touche aussi lourdement l'économie nippone.

Avec la terre, c’est l’économie du pays qui a tremblé vendredi. Par endroits, l’activité économique nippone est en effet sujette à la paralysie. Tous les ports du pays ont été fermés, et le déchargement des cargaisons a été interrompu. En outre, transports routiers et ferroviaires ont été stoppés dans une grande partie du Japon. Les trains express Shinkansen ont notamment été stoppés dans le Nord-Est, et les autoroutes de la région de Tokyo fermées quelques minutes après le tremblement de terre. Le trafic a par ailleurs été interrompu une bonne partie de la journée à l'aéroport de Tokyo-Narita, avant de reprendre progressivement.

Certaines infrastructures publiques et usines ont aussi subi des dommages. Les centrales nucléaires des préfectures d’Onagawa et de Fukushima ont également été mises à l’arrêt. Une petite fuite nucléaire s'est d'ailleurs produite à Fukushima vendredi après-midi, d'après le ministre de l'Industrie japonais. La raffinerie pétrolière de Chiba, près de la capitale, a elle été touchée par un important incendie.

Entre 1 et 2 milliards de dollars de dégâts

Pour l’heure, difficile de chiffrer les dégâts du séisme. Une certitude : la destruction des infrastructures et l’immobilisation des transports coûtera cher au gouvernement japonais. Selon une estimation "très préliminaire" du cabinet JPMorgan Cazenove, la facture pourrait osciller entre un et deux milliards de dollars. Le coût "ne devrait pas être élevé, certainement pas au même niveau que celui du séisme de Christchurch", a toutefois nuancé JPMorgan.

Le cabinet Capital Economics estime toutefois que ce séisme, pourtant plus violent, devrait être moins coûteux pour le Japon que celui de Kobé il y seize ans. En effet, l’épicentre ne se trouve pas sous la ville mais à 130 kilomètres de là. En 1995, le tremblement de terre avait coûté 100 milliards de dollars au pays et 3 milliards de dollars aux assureurs.

Les marchés déjà lourdement affectés

Sur le court terme, les marchés n’ont en tout cas pas tardé à réagir. Ainsi, la bourse de New York n’arrivait pas à prendre son élan, du fait de la frilosité des spéculateurs vis-à-vis des valeurs japonaises. A Paris, le CAC 40 a terminé en nette baisse, cédant 0,89% à 3.928,68 points.

Les cours du pétrole ont de leur côté nettement reculé. En milieu de journée, le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 112,34 dollars à Londres, un effondrement de 3,09 dollars par rapport à la clôture de la veille. A New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) a quant à lui chuté de 3,05 dollars à 99,65 dollars, repassant sous la barre des 100 dollars pour la première fois depuis une dizaine de jours.

Un budget d'urgence ?

En attendant, des responsables politiques japonais ont demandé la mise en place d'un budget d'urgence, pour payer les secours et les réparations. Le désastre, qui survient alors que l'économie japonaise amorçait sa reprise après la contraction du quatrième trimestre 2010, laisse craindre une perturbation de l'activité de nombreux secteurs ainsi qu'un coût de plusieurs milliards de dollars en réparations.