Japon : le gouvernement valide un projet de loi autorisant l'abdication de l'empereur

L'empereur Akihito, âgé de 83 ans, devrait pouvoir abdiquer dès 2018 si le projet de loi passe.
L'empereur Akihito, âgé de 83 ans, devrait pouvoir abdiquer dès 2018 si le projet de loi passe. © TORU YAMANAKA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le texte doit être présenté en commission parlementaire et l'exécutif espère un vote définitif pour autoriser l'abdication de l'empereur Akihito. 

L'empereur devrait pouvoir renoncer à ses fonctions dès l'an prochain. Le conseil des ministres du gouvernement du Japon a validé vendredi matin un projet de loi spéciale autorisant l'abdication de l'actuel souverain Akihito. Le texte doit être présenté en commission parlementaire rapidement et l'exécutif espère un vote définitif de la Diète - le parlement japonais - au cours de l'actuelle session.

Un renoncement possible dès 2018. Si, selon la presse, tout se passe comme prévu, Akihito pourrait renoncer à ses fonctions dès fin 2018 et laisser à son fils aîné Naruhito le trône du Chrysanthème début 2019. Le texte précise que la règle fondamentale reste la législation de la Maison impériale qui encadre les droits et devoirs de l'empereur et des siens. D'après les médias, il n'évoque pas le fait que l'empereur lui-même avait laissé filtrer en août dernier son intention de renoncer à son titre de son vivant, car la Constitution précise que le souverain ne peut en théorie pas prononcer des paroles qui entraînent une action politique. 

Empereur pleinement ou pas du tout. Reste que la façon dont il avait émis des inquiétudes sur ses capacités à tenir son rôle de "symbole du peuple et de l'unité de la nation" en raison de son âge - 83 ans actuellement - avait été interprétée par tous comme une volonté d'être déchargé de ses lourdes tâches. L'empereur avait dans le même temps signifié à demi-mot que le système de régence, qui existe dans la loi actuelle régissant la Maison impériale, ne lui convenait pas car il resterait souverain en titre sans remplir ses fonctions. Conscient de son importance aux yeux des citoyens, il plaide pour que l'empereur le soit pleinement ou pas du tout.

Aucun mécanisme depuis la dernière abdication. Le Japon a connu 62 abdications dans la longue histoire de ses empereurs. Mais la dernière a eu lieu il y a plus de 200 ans, en 1817, avec l'empereur Kōkaku. Mais aucun mécanisme n'est prévu en ce sens dans le régime actuel constitué immédiatement après la Seconde guerre mondiale sous Hirohito, l'empereur aux 62 années de règne.