Italie : une fusillade motivée par "une évidente haine raciale" fait six blessés

Luca Traini, Italie, HO / ITALIAN CARABINIERI PRESS OFFICE / AFP 1280
Le tireur, identifié par les médias comme étant Luca Traini et âgé de 28 ans, a été arrêté peu avant 13h sur les marches de l'immense monument aux morts de Macerata. © HO / ITALIAN CARABINIERI PRESS OFFICE / AFP
  • Copié
avec AFP
Cette fusillade est marquée par une culture "d'extrémisme de droite avec des références claires au fascisme et au nazisme", a commenté le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti.

Une fusillade attribuée à un jeune italien sympathisant d'extrême droite a fait samedi six blessés, tous d'origine africaine, à Macerata dans le centre de l'Italie. Le jeune homme au crâne rasé a vidé deux chargeurs avec un pistolet semi-automatique alors qu'il circulait seul en voiture en plein centre-ville, selon les premiers éléments de l'enquête révélés par la presse. "L'Italie aux Italiens", aurait-il dit aux policiers, selon l'agence de presse Agi.

Un homme grièvement blessé au thorax. "Il y a six blessés et tous sont des étrangers", a affirmé de son côté le maire de la ville, Romano Carancini, contraint d'imposer un couvre-feu pendant ce raid raciste, qui a semé durant deux heures la panique dans le centre-ville de cette localité de 43.000 habitants de la région des Marches située à 30 km des côtes de l'Adriatique. Les six blessés, cinq hommes et une femme, sont originaires du Mali, du Ghana et du Nigeria, selon Agi. Un jeune homme a été grièvement blessé au thorax, les cinq autres victimes ayant des lésions moins sérieuses, selon les médias.

Un homme d'origine nigériane, touché à la cuisse dans la rue alors qu'il allait acheter des cigarettes, a raconté depuis son lit d'hôpital avoir vu un tireur au volant en train de le viser. "Je souffre beaucoup", a-t-il confié en montrant sa blessure à un journaliste de la télévision Rai News.

Drapeau italien et salut fasciste. Le tireur, identifié par les médias comme étant Luca Traini et âgé de 28 ans, a été arrêté peu avant 13h sur les marches de l'immense monument aux morts de Macerata, juste après être descendu de son Alfa Romeo noire à bord de laquelle la police a ensuite retrouvé un pistolet. Le jeune homme a eu le temps de s'envelopper dans le drapeau tricolore de l'Italie, avant de tendre le bras pour faire un salut fasciste, a précisé la presse italienne sur la base de témoignages.

Des coups de feu ont été tirés dans de nombreux endroits de la ville. Des bureaux du Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir) ont notamment été visés, alors que l'Italie se prépare à voter le 4 mars pour des législatives aux résultats incertains. Luca Traini avait été candidat en 2017 sous l'étiquette de la Ligue du Nord (parti souverainiste anti-immigration proche du Front national français) à des élections communales non loin de Macerata.

"Références claires au fascisme et au nazisme." Cette fusillade est empreinte d'une "évidente haine raciale", a estimé samedi soir sur place le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti. Le raid armé est marqué par une culture "d'extrémisme de droite avec des références claires au fascisme et au nazisme", a-t-il ajouté, en déplorant que le seul lien entre les victimes soit "la couleur de leur peau".