Italie: l'UE doit l'aider, pas lui donner des leçons, estime George Soros

George Soros met en garde contre l'instabilité en Italie.
George Soros met en garde contre l'instabilité en Italie. © OLIVIER HOSLET / POOL / AFP
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avec AFP
"Le résultat des prochaines élections dépendra beaucoup de comment l'UE réagira à l'instabilité" dans la péninsule, souligne le milliardaire américain. 

L'Union européenne (UE) doit aider l'Italie et non pas lui donner des leçons car cela risquerait de porter plus tard à une victoire encore plus importante des populistes dans la péninsule, a estimé le milliardaire américain George Soros. Prenant pour acquis que dans le nouveau gouvernement italien réunissant la Ligue  (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) ont des exigences diverses en termes d'électorat et de priorités budgétaires, le milliardaire pense que l'exécutif de Giuseppe Conte "pourrait chuter, provoquant des élections à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine", dans une lettre publiée dimanche par le Corriere della Sera.

"Elle creuse elle-même sa tombe". "Le résultat des prochaines élections dépendra beaucoup de comment l'UE réagira à l'instabilité en Italie. En Europe, il y a une tendance à profiter de chaque occasion pour faire la leçon à l'Italie", estime-t-il. "Si l'UE adopte cette ligne, elle creuse elle-même sa tombe, provoquant une réaction négative chez l'électorat italien qui à ce point offrirait une majorité encore plus importante" aux populistes, poursuit-il.

Compensation financière de l'Europe pour les migrants. "L'UE fait face à un grand nombre de problème mais l'Italie est devenu le plus pressant car il menace les valeurs à la base de l'UE", met en garde le milliardaire américain né en Hongrie, âgé de 87 ans. Une des principales raisons de la victoire des antisystème en Italie est le problème des migrants qui arrivent en grand nombre dans la péninsule et sont obligés d'y rester en raison des règles européennes qui font que le premier pays d'accueil en a la responsabilité, souligne-t-il encore, suggérant "une compensation financière de l'Europe à l'Italie pour les migrants qui y arrivent".