Italie : Letta en guerre contre le populisme

"On sous-évalue encore fortement le risque d'avoir, au mois de mai, le Parlement le plus eurosceptique ou anti-européen de l'histoire des institutions européennes", a prévenu le chef du gouvernement Italien, Enrico Letta
"On sous-évalue encore fortement le risque d'avoir, au mois de mai, le Parlement le plus eurosceptique ou anti-européen de l'histoire des institutions européennes", a prévenu le chef du gouvernement Italien, Enrico Letta © REUTERS
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Le président du Conseil craint de voir arriver le Parlement européen "le plus eurosceptique ou anti-européen de l'histoire".

"On sous-évalue encore fortement le risque d'avoir, au mois de mai, le Parlement le plus eurosceptique ou anti-européen de l'histoire des institutions européennes", a prévenu le chef du gouvernement Italien, Enrico Letta, dans une interview accordée à "La Stampa", "El Pais, "The Guardian, Süddeutsche Zeitung, Gazeta Wyborcza et Le Monde. "C'est plus que probable et l'effet en sera très négatif. Je serai personnellement très préoccupé si les forces populistes dans les grands comme dans les petits pays devaient dépasser 25 % des voix. [...] Pour la première fois, on va pouvoir ajouter les voix du Front national français ou du Mouvement 5 étoiles italien à celle du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni de Nigel Farage", s'est inquiété le président du Conseil, prônant des "réformes" européenne "sous le signe d'un politique de relance et de croissance".

Enrico Letta n'est pas non plus tendre avec les institutions européennes actuelles. "L'Europe souffre d'un manque d'initiative. Nous sommes trop timidement Européens. L'Europe est aussi une succession de succès mais personne n'ose le dire. [...] Les citoyens doivent se sentir représentés par les institutions européennes. Aujourd'hui, il y a un problème. A la question qui dirige l'Europe ? [...] La réponse est toujours balbutiante et c'est pain béni pour les populistes. [...] Si j'avais une baguette magique ou que je puisse devenir pour une demi-heure un dictateur, j'imposerais immédiatement la nomination d'une seule et même personne pour la présidence du Conseil et de la Commission. Enfin, je décréterais la fin des sigles et des acronymes qui rendent l'Europe incompréhensible pour les citoyens", insiste le dirigeant italien.