Israël : les Arabes israéliens, arbitres des législatives ?

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Xavier Yvon, envoyé spécial en Israel, avec , modifié à
ELECTIONS - Leur liste unifiée pourrait leur permettre de devenir la 3ème force politique d’Israël à l’issue des législatives mardi.

La "Liste commune", emmenée par le candidat arabe Ayman Odeh, deviendra-t-elle l'une des plus importantes factions à la Knesset - l’Assemblée nationale israélienne - au soir des élections législatives du 17 mars ? Le mouvement inédit a le vent en poupe : c'est la première fois que les quatre partis arabes israéliens sont unis sous une seule et même bannière.  

Une liste "historique". Dimanche, dernier jour de campagne en Israël avant le scrutin de mardi, un journaliste d’Europe1 a assisté à un meeting d’Ayman Odeh. Cet avocat de 40 ans de Haïfa, dans le nord du pays, est le numéro 1 de la "Liste commune" historique qui rassemble les quatre partis arabes israéliens. Ce jour-là, le meeting a lieu en Galilée, où vivent la majorité des Arabes israéliens, dans l’un des innombrables villages arabes souvent à peine indiqués sur les panneaux routiers.  

"Une opportunité". Comme à chacune de ses prises de parole, Ayman Odeh martèle ses ambitions pour le scrutin de mardi : soit faire battre la droite, soit devenir, lui, Arabe israélien, le chef de l’opposition. Le chef de l’opposition, "a un rôle très important avec pas mal d’influence", a-t-il expliqué au micro d’Europe1. "Le chef de l’opposition fait le discours après le Premier ministre, il accueille aussi des chefs d’Etat après le Premier ministre. C’est notre opportunité pour mettre en lumière ce trou noir vraiment profond dans la démocratie en Israël", a-t-il poursuivi. Ce trou noir ce sont les inégalités subies par les Arabes israéliens par rapport à la majorité juive pour l’accès au travail notamment. Le maire du village qui accueille le meeting attend beaucoup de cette nouvelle coalition : "ici, par exemple, on n’a pas assez de terres pour construire des maisons pour les jeunes. C’est une politique du gouvernement alors que pour les Juifs le gouvernement donne de la terre", explique-t-il.

Les Arabes israéliens iront-ils aux urnes ? Pour peser dans la prochaine Knesset, la "Liste commune" va devoir mobiliser une population habituée à s’abstenir lors des scrutins, avec traditionnellement seulement 50% de participation. Le réservoir de voix est immense : un Israélien sur cinq est un Arabe.

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