Israël : le Parlement a voté une loi controversée en faveur des colons

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avec AFP , modifié à
La législation revient à légaliser au regard du droit israélien le vol de terres palestiniennes et constituera un pas de plus vers une annexion au moins partielle de la Cisjordanie, selon ses détracteurs.

Le Parlement israélien a voté lundi soir une loi controversée qui permettra à l'État de s'approprier des centaines d'hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée. La loi, approuvée par 60 députés et rejetée par 52, a été adoptée en troisième et dernière lecture, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a informé l'administration Trump du débat sur cette question.

Légaliser le vol de terres palestiniennes. La législation revient à légaliser au regard du droit israélien le vol de terres palestiniennes et constituera un pas de plus vers une annexion au moins partielle de la Cisjordanie, selon ses détracteurs. S'exprimant après le vote, Bezalel Smotrich du Foyer juif, parti nationaliste religieux qui fut l'un des instigateurs du projet, s'est félicité de l'élection du président américain Donald Trump "sans lequel la loi ne serait pas probablement passée".

"Toute la terre d'Israël appartient au peuple juif". Quelques heures plus tôt, le chef de l'opposition et du parti travailliste, Isaac Herzog, avait dénoncé une "loi abjecte" qui "annexerait des millions de Palestiniens" et exposerait selon lui les soldats et hommes politiques israéliens à des procès aux tribunaux criminels internationaux. Le ministre des Sciences et de la Technologie, Ofir Akounis, du parti de droite Likoud de Benyamin Netanyahu, lui avait rétorqué que "toute la terre d'Israël appartient au peuple juif. Ce droit est éternel et incontestable".

"On ne prend pas ses amis par surprise". Le vote de ce texte, approuvé en première lecture en décembre, paraissait incertain compte tenu des dissensions qu'il suscite mais aussi du message adressé par la Maison-Blanche après une rafale d'annonces d'Israël en faveur de la colonisation. À Londres, Benjamin Netanyahu a indiqué avoir informé l'administration de Donald Trump du projet et que le vote aurait bien lieu le jour même. "On ne prend pas ses amis par surprise, on les informe. C'est ce que j'ai fait", a-t-il dit, cité par les médias locaux.