Israël suspend l'application d'un accord avec l'ONU sur les migrants africains

Ces migrants africains sont arrivés très majoritairement après 2007 en s'infiltrant à partir du Sinaï égyptien.
Ces migrants africains sont arrivés très majoritairement après 2007 en s'infiltrant à partir du Sinaï égyptien. © MENAHEM KAHANA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Quelque 16.000 migrants africains vivant en Israël devaient être réinstallés dans des pays occidentaux, à la faveur d'un accord entre Israël et l'ONU, qui a finalement été suspendu.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé lundi soir suspendre l'application de l'accord conclu avec l'ONU pour la réinstallation de migrants africains vivant en Israël dans des pays occidentaux tel qu'il avait été présenté plus tôt dans la journée. "J'ai décidé de suspendre l'application de cet accord et d'en repenser les termes", a écrit Benjamin Netanyahu sur sa page Facebook, affirmant avoir été attentif aux critiques contre cet accord qui devait voir 16.250 migrants soudanais et érythréens rejoindre des pays occidentaux.

Un migrant résident pour un migrant réinstallé. Dans le cadre de cet accord, Israël s'engageait aussi "à donner le statut de résident temporaire" pour chaque migrant quittant le pays, avait précisé Benjamin Netanyahu avant de revenir sur ce compromis. Benjamin Netanyahu a assuré qu'il allait rencontrer des habitants du quartier sud de Tel-Aviv, où vivent la majorité des Soudanais et Érythréens concernés, qui avaient exprimé plus tôt leur mécontentement de cet accord qui laissait au moins 16.000 migrants en Israël. "Je suis attentif aux critiques et je vais rencontrer vos représentants demain matin", affirme-t-il dans son message destiné à ces habitants.

Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, l'accord prévoyait que les autorités israéliennes "mettent au point des programmes pour encourager les demandeurs d'asile érythréens et soudanais à déménager des quartiers sud de Tel-Aviv". Le HCR rappelait qu'il s'était inquiété d'un plan précédent du gouvernement israélien d'expulsion de ces demandeurs d'asile y compris vers des pays tiers.

Des pays opposés à cet accord. Le Premier ministre israélien a détaillé les raisons de l'échec de ce plan gouvernemental consistant à expulser vers un pays tiers. Ce pays tiers, le Rwanda, cité pour la première fois de manière officielle par les autorités israéliennes, a refusé d'accueillir des "clandestins africains" en provenance d'Israël, selon Benjamin Netanyahu. Par ailleurs, plusieurs ministres ont fait savoir qu'ils étaient opposés à l'accord avec l'ONU dont ils n'ont pas été informés avant le communiqué du bureau du Premier ministre plus tôt dans la journée. L'Italie citée par Benjamin Netanyahu comme un pays de réinstallation avait aussi indiqué ne pas être concernée par cet accord.

Selon les autorités israéliennes, 42.000 migrants africains, vivent en Israël, dont la moitié - des femmes et des enfants - n'étaient pas menacés par le plan d'expulsion. Ces migrants sont arrivés majoritairement après 2007 à partir du Sinaï égyptien. La frontière, à l'époque poreuse, avec l'Egypte a depuis été rendue quasiment hermétique. Ils se sont installés en nombre dans des quartiers pauvres de Tel-Aviv.