Irlande/femme enceinte morte: "aléa médical"

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avec AFP

L'enquête en Irlande sur le décès d'une femme enceinte qui selon son mari s'était vu refuser un avortement alors qu'elle faisait une fausse couche a conclu vendredi que la mort était due à un "aléa médical". Ce décès a soulevé une intense émotion en Irlande et relancé le débat sur l'avortement dans ce pays à forte tradition catholique. Les interruptions de grossesse y sont interdites sauf quand la vie de la mère en danger, selon une décision de la Cour suprême.

Savita Halappanavar, une dentiste de 31 ans originaire d'Inde, est décédée en octobre dernier de septicémie, à l'hôpital de Galway, une semaine après y avoir été admise, alors qu'elle était en train de faire une fausse couche, à 17 semaines de grossesse. Son mari, Praveen, affirme que l'équipe médicale a refusé de pratiquer un avortement tant que le coeur du foetus battait, en mettant en avant la loi irlandaise.

A l'issue d'une enquête publique débutée le 8 avril, destinée à déterminer les causes du décès de la jeune femme, le jury a rendu vendredi un verdict de mort par "aléa médical". Le coroner chargé de l'enquête, Ciaran MacLoughlin, a souligné que la mort n'avait pas été causée par des défaillances médicales.

Mais le verdict n'a "pas convaincu" Praveen Halappanavar. "Je n'ai toujours pas les réponses à la question de savoir pourquoi Savita est morte", a-t-il dit. "La façon dont Savita a été traitée à l'hôpital est horrible, barbare et inhumaine", a-t-il ajouté, se disant déterminé à "aller jusqu'au bout pour obtenir la vérité".

Le directeur général du centre hospitalo-universitaire de Galway, Tony Canavan, a quant à lui reconnu qu'il y avait eu "des défaillances dans la qualité des soins", tout en soulignant que "comme l'a crûment montré l'enquête, les situations médicales complexes se déroulent très rapidement". "Nous allons prendre en compte les recommandations du coroner pour nous assurer que ces déficiences seront corrigées par l'hôpital", a-t-il ajouté. Ces recommandations demandent notamment que le Conseil des médecins donne des instructions claires sur le moment où un praticien doit intervenir pour sauver la vie d'une mère en de telles circonstances, et préconisent une formation des personnels médicaux.

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