Irak : les djihadistes vendent du pétrole à Assad

Les rebelles de l'Etat islamique en Irak et au Levant qui se battent contre le régime du président Syrien, ne voient en revanche aucun inconvénient à lui vendre du pétrole.
Les rebelles de l'Etat islamique en Irak et au Levant qui se battent contre le régime du président Syrien, ne voient en revanche aucun inconvénient à lui vendre du pétrole. © Reuters
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avec AFP , modifié à
BUSINESS IS BUSINESS - Les rebelles de l'Etat islamique en Irak et au Levant qui se battent contre le régime du président Syrien, ne voient en revanche aucun inconvénient à lui vendre du pétrole.

Les affaires sont les affaires. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré lundi que les djihadistes qui contrôlent des pans de territoires en Irak et en Syrie ont vendu du pétrole provenant de cette zone au président Syrien.

Ces ventes de pétrole sont la preuve du caractère "confus" du conflit qui s'étend au Moyen Orient et oppose théoriquement le président Bashar al-Assad et les djihadistes, a déclaré Laurent Fabius.
Les rebelles de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affichant leur détermination à étendre leur domination, ont annoncé ce week-end la création d'un "califat", un Etat islamique, chevauchant l'Irak et la Syrie.

"Officiellement ils se combattent". "Nous avons la preuve que l'EIIl s'est emparé du pétrole et qu'il l'a vendu au régime" syrien, a affirmé le ministre des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à New Delhi, sans donner plus de précisions. Les djihadistes se sont également emparés d'autres sources de revenus et d'armes, notamment à Mosoul.

En Syrie, ce groupe qui se fait appeler "l'Etat islamique", contrôle désormais de larges pans de territoires, mais doit aussi faire face à d'autres groupes rebelles. Faisant référence aux djihadistes et au régime d'Assad qui tirent leur légitimité de cet affrontement en Syrie, Laurent Fabius a ajouté : "Officiellement ils se combattent, mais en fait ils se soutiennent mutuellement très souvent".

La situation en Irak est "très, très très inquiétante", a en outre souligné Laurent Fabius. "Pourquoi ? Parce que c'est probablement la première fois qu'un groupe terroriste  - et un groupe terroriste redoutable - est en position, s'il n'y a pas de réaction, de s'emparer de ce pays tout entier, un pays riche, avec d'énormes conséquences pour la région et pour le monde", a-t-il dit. La solution pour l'Irak est de se rassembler derrière le gouvernement et l'armée pour chasser les djihadistes, selon le ministre.

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