Ioulia Timochenko écrouée

L'ancienne premier ministre ukrainienne est jugée depuis le 24 juin pour abus de pouvoir.
L'ancienne premier ministre ukrainienne est jugée depuis le 24 juin pour abus de pouvoir. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Jugée pour abus de pouvoir, l'ex-Premier ministre d'Ukraine dénonce un procès politique.

Ioulia Timochenko évacuée du tribunal de Kiev par des policiers. Le tribunal ukrainien a ordonné vendredi le placement en détention provisoire de l'ex-Premier ministre de l'Ukraine, jugée depuis le 24 juin pour abus de pouvoir.

Pourquoi cette incarcération ? Le juge a donné raison au parquet, lequel faisait valoir que Ioulia Timochenko perturbait le déroulement de son procès. En cause, les remarques acerbes de l'icône de la Révolution orange de 2004 à l'encontre de l'actuel chef du gouvernement, Mykola Azarov.

"Vous êtes un vieux corrompu"

"Vous êtes un vieux corrompu que l'on connaît de longue date et qui n'a jamais répondu de ses actes !", a lancé la quinquagénaire au Premier ministre alors que ce dernier témoignait contre elle vendredi. Après cette sortie, la procureur a requis pour la deuxième fois en 15 jours son incarcération.

"Allons-y maintenant pour une motion d'exécution par balle, donnez (à la procureur) un revolver", a alors ironisé Ioulia Timochenko sur twitter alors que l'audience était encore en cours.

Avant d'être évacuée par des policiers, l'opposante a salué de la main ses soutiens très remontés.

"Honte !", "Fascistes !", criaient certains dans la salle d'audience :

Dehors, une cinquantaine de sympathisants ont tenté de bloquer le fourgon :

Quelque 200 policiers ont encerclé la camionnette qui a pu rejoindre au pas un centre de détention provisoire :

Un procès critiqué par les Etats-Unis et l'Union européenne

Le président du Parlement européen a aussitôt fait part de son inquiétude "quant aux motivations politiques de cette décision et sur la mise en œuvre de l'état de droit en Ukraine". Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch s'est défendu en assurant de n'a "rien à voir" avec l'incarcération de l'opposante.

La "princesse du gaz", comme la surnomment ses détracteurs, est accusée d'avoir outrepassé ses pouvoirs de Premier ministre en 2009. Selon l'accusation, elle aurait autorisé, sans l'approbation du gouvernement, la signature de contrats sur l'importation de gaz russe à un prix trop élevé et donc très désavantageux pour Kiev. L'accusée nie et dénonce un procès politique.

Son procès est vivement critiqué par les Etats-Unis et l'Union européenne. La prochaine audience du procès est fixée à lundi matin. Ioulia Timochenko risque une peine de sept à dix ans de prison.