Il échange sa signature de mail avec celle d'une collègue et découvre le sexisme en entreprise

 Depuis ces événements, Nicole et Martin ont tous les deux quitté leur entreprise.
Depuis ces événements, Nicole et Martin ont tous les deux quitté leur entreprise. © Twitter
  • Copié
Anaïs Huet , modifié à
En échangeant simplement sa signature d'e-mail avec celle d'une collègue, un Américain a fait la douloureuse expérience du sexisme dans le monde du travail.

Beaucoup de chemin reste à parcourir pour une égalité totale entre hommes et femmes en entreprises. Martin R. Schneider, un éditeur travaillant en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, en a fait l'expérience. Jeudi dernier, cet Américain a relaté son histoire sur Twitter, dans une longue série de messages devenue virale.

Un changement de signature… et de ton. Les faits remontent à 2014. Un jour, en recevant la réponse d'un client par e-mail, Martin s'étonne du ton grossier et dédaigneux que celui-ci emploie soudainement. L’éditeur réalise alors que sa signature a accidentellement été échangée avec celle de sa collègue, Nicole. Il renvoie un mail au client en lui indiquant : "Hey, c'est Martin. Je reprends la main sur ce projet". Le ton du client change du tout au tout. Les suggestions qui étaient balayées lorsqu'il signait Nicole sont soudainement acceptées. Martin est convaincu que le changement d'attitude de son client est lié au fait qu'il pensait avoir affaire à une femme. Décidé à en avoir le cœur net, il va alors proposer à Nicole d'échanger - volontairement cette fois - leurs signatures de mail pendant deux semaines. Et le résultat de cette expérience s'est révélé plus que probant.

"Tout ce que je suggérais était remis en question". "C'était l'enfer ! Tout ce que je demandais ou suggérais était remis en question. Les clients étaient condescendants. L'un d’eux m'a demandé si j'étais célibataire", décrit l'éditeur. Parallèlement, Nicole connaît "les deux semaines les plus productives de sa carrière". "Je n'étais pas meilleur qu’elle dans mon travail, j’avais simplement cet avantage invisible", constate Martin. 

 

Des efforts supplémentaires pour convaincre. Cette expérience permet au jeune éditeur de comprendre pourquoi sa collègue met parfois plus de temps à faire son travail que lui. "Je pensais que la raison pour laquelle je faisais les choses plus rapidement était que j'avais plus d'expérience qu'elle (…) Je me suis rendu compte qu'elle devait convaincre les clients de la respecter", admet-il. Sur Twitter, Martin confie que ce qui l'a le plus choqué, c'est de constater que pour Nicole, le ton infantilisant et condescendant utilisé par certains clients était en fait "une habitude", qu'elle avait fini par "intégrer".

D'autres témoignages "effrayants". Après avoir raconté son histoire sur Twitter, Martin affirme avoir reçu de nombreux témoignages d'internautes faisant état de leurs propres expériences du sexisme en entreprise. Des histoires "effrayantes", souligne-t-il. Depuis ces événements, Nicole et Martin ont tous les deux quitté leur entreprise.

>> Pour lire (en anglais) l'intégralité de l'histoire de Nicole et Martin, cliquez sur le tweet :