Pour Hubert Védrine, Bachar al-Assad n'est plus en position de décider de l'avenir de la Syrie. 1:18
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Invité du "Grand Rendez-Vous d'Europe 1", Hubert Védrine a donné sa conception des négociations en Syrie : avec Vladimir Poutine mais sans Bachar al-Assad. 
INTERVIEW

Pour Hubert Védrine, les négociations autour de la crise syrienne sont aujourd'hui très tendues. "Trump prétend vouloir faire un 'deal' réaliste avec Poutine, ce qui terrorise les Polonais, les pays baltes, tout le système de l’Otan et beaucoup de gens, y compris en France. Dans ce cas-là réfléchissons entre nous, les Français, si possible avec les Allemands, sur notre conception à nous d’un accord réaliste avec Poutine", a-t-il proposé dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1.

Discuter avec la Russie. De nombreux politiques sont "hystériquement anti-Poutine, alors que la Russie sera toujours là". "Il y a une sorte de personnalisation autour de Poutine, comme si c’était une sorte de monstre", regrette Hubert Védrine. Pourtant, aujourd'hui, les Européens n'ont pas d'autre choix que de s'asseoir autour de la table avec la Russie, selon lui. "Les politiques occidentales ont échoué en Syrie, nous sommes hors-jeu. Ce sont les Russes qui ont les clefs, malheureusement au vu de ce qui se passe à Alep. C’est horrible, mais ce sont eux qui ont les clefs."

Écarter Bachar al-Assad. L'ancien ministre des Affaires Étrangères appelle à "un plan d’ensemble avec Poutine" mais écarte toute discussion avec le régime syrien : "Ça n’a pas d’intérêt réaliste de décider avec Bachar al-Assad, ce n’est pas lui qui décide", affirme-t-il. "Il faut traiter avec les Russes et un peu les Iraniens".

"La suite se fera sans nous si..." Surtout, l'Europe est au pied du mur. "Au lieu d’attendre que Poutine nous mettent devant le fait accompli, prenons les devants pour voir ce que nous avons à proposer, nous Européens. Si nous n’avons rien à proposer, la suite se fera sans nous", prévient Hubert Védrine.