Harvey : douze ans après Katrina, un rescapé perd à nouveau tout

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Xavier Yvon, édité par A.H. , modifié à
En 2005, l'ouragan Katrina détruisait sa maison à la Nouvelle-Orléans. Depuis, Clarence Jones avait déménagé à Houston, où Harvey a à nouveau submergé son logement. Europe 1 est allé à sa rencontre.
TÉMOIGNAGE

Fini la pluie, le soleil brille au Texas. Mais la décrue des eaux révèle l'ampleur des dégâts. Selon la Maison-Blanche, 100.000 foyers ont été touchés par la catastrophe Harvey. Les sinistrés mettront des semaines à s'en remettre. Parmi eux, certains ont comme l'impression de revivre le même cauchemar. Ils étaient des dizaines de milliers de victimes de l'ouragan Katrina, en 2005, à avoir refait leur vie à Houston.

"C'est comme si ça me suivait". Clarence Jones est l'un d'eux. Sonné, il erre dans le centre de convention où il a trouvé refuge. "La deuxième fois, c'est trop. C'est comme si ça me suivait, ça recommence encore et encore", déplore-t-il au micro d'Europe 1. L'eau qui monte, l'évacuation, le centre d'hébergement… Ce grand noir aux bras tatoués a déjà vécu tout cela il y a douze ans, à La Nouvelle-Orléans. Katrina a détruit sa vie, il l'a reconstruite à Houston avec sa femme et ses cinq enfants. Mais la semaine dernière, un nouveau monstre est arrivé de la mer, nommé Harvey. 

L'expérience l'a aidé à réagir. Quand l'eau a commencé à encercler son appartement, Clarence savait cette fois ce qu'il fallait faire. "D'abord, il faut surveiller la montée de l'eau en prenant un repère et en chronométrant. Et puis il faut enlever son jean et mettre un pantalon plus léger. Un jean trempé, c'est trop lourd et ça fatigue plus vite quand on nage", conseille-t-il. Pour évacuer ses enfants, Clarence a dû improviser. "Un matelas gonflable leur a servi de radeau", raconte le père de famille.

"J'en ai marre de tout perdre !". Si les secours sont arrivés beaucoup plus vite que pour Katrina, le résultat est le même. L'homme aux deux ouragans n'a plus de maison. "J'en ai marre de tout perdre !", lâche-t-il, épuisé. Si on lui en donne les moyens, le père de famille souhaite déménager plus loin, au nord, là où les ouragans ne pourront plus détruire sa vie.