Haïti : Jocelerme Privert, investi président intérimaire, prêche le consensus politique

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Jocelerme Privert prend la suite de Michel Martelly qui a achevé son mandat le 7 février dernier. © HECTOR RETAMAL / AFP
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avec AFP , modifié à
Jocelerme Privert a appelé dimanche à poursuivre le "processus électoral" pour qu'Haïti élise enfin son chef d'Etat.

Jocelerme Privert, investi président intérimaire d'Haïti après son élection par le parlement dans la nuit de samedi à dimanche, a appelé dimanche après-midi la classe politique à s'unir pour sortir de la crise qui paralyse le développement économique du pays.

"Dialogue constructif". "La politique certes vise la prise du pouvoir et sa conservation, mais la morale nous commande à tous d'être mus essentiellement et uniquement par le souci d'une gestion saine, rigoureuse, impartiale et transparente des affaires de l'Etat", a déclaré Jocelerme Privert dans les jardins du palais présidentiel, qui n'a pas encore été reconstruit suite au tremblement de terre de 2010. "A une entente nationale, à un dialogue constructif nous sommes tous tenus et vous êtes tous conviés" a-t-il ajouté. 

Départ de Martelly le 7 février. Celui qui était jusqu'à samedi président du Sénat s'est vu confié la gestion du pouvoir exécutif après une séance marathon de plus de 10 heures au Parlement. C'est la première fois depuis 1946 qu'un chef de l'Etat haïtien est choisi par une élection indirecte. Il a pris officiellement dimanche la succession de Michel Martelly, qui a achevé son mandat le 7 février sans transmettre le pouvoir à un successeur, à cause du report sine die du second tour de la présidentielle lié à des contestations de l'opposition.

A quand des élections ? Jocelerme Privert a indiqué que son mandat, prévu pour une durée de 120 jours, sera axé sur "le rétablissement de la sécurité intérieure, le rétablissement de l'état de droit et la poursuite du processus électoral". Si l'élection du président intérimaire atténue la crise politique, l'incertitude persiste quant à la possible réalisation d'ici quatre mois des élections présidentielles et législatives partielles, reportées sine die en janvier suite aux contestations de l'opposition qui accusait Michel Martelly de fomenter un "coup d'état électoral".