Greenpeace très critiqué pour une initiative sur un site protégé

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avec AFP
Le président péruvien a l'intention de mener une action en justice contre l'ONG, qui a déployé une banderole sur un site archéologique.

Ils ont voulu attirer l'attention, c'est réussi. Greenpeace se trouvera bientôt dans le collimateur de la justice péruvienne pour avoir déployé une banderole sur un site archéologique péruvien.

Un site plusieurs fois centenaire. A l'occasion du sommet sur le climat de Lima, l'ONG a voulu attirer l'attention du public et pousser les décideurs à réagir à quelques mois du sommet crucial de Paris 2015. Des militants se sont donc rendus sur le site protégé de Nazca, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, pour y placer d'immenses lettres jaunes en tissu inscrivant : "Time for change : the future is renewable" (C'est le temps du changement, le futur est renouvelable, en français).

Problème : des lignes plusieurs fois centenaires ont été tracés à cet endroit par la civilisation Nazca, entre 500 avant et 500 après J.-C.. Elles forment des dessins d'animaux, de végétaux et des êtres fantastiques qui restent aujourd'hui une énigme de l'archéologie en raison de leur quantité, de leur nature, de leur taille et de leur continuité.

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Le Pérou exige des excuses. Le président Ollanta Humala a confirmé jeudi une action en justice contre Greenpeace pour son intrusion et a exigé des excuses publiques de l'ONG. "J'espère que cette ONG présentera des excuses en marge des actions entreprises par le ministère de la Culture et le ministère de la Justice", a déclaré le président Humala à la télévision publique péruvienne. Le directeur général de Greenpeace, Kumi Naidoo, doit se rendre à Lima les jours prochains pour faire son mea culpa auprès des autorités péruviennes et prendre en charge les dégâts occasionnés.

Des dégâts ? La déclaration présidentielle intervient 24 heures après le rejet par le vice-ministre péruvien de la Culture des excuses d'un représentant de Greenpeace, qui n'avait toutefois pas reconnu avoir causé des dégâts sur le site. "Nous n'avons pas accepté les excuses. Eux n'acceptent pas la responsabilité des dégâts", a déclaré le vice-ministre de la Culture, Luis Jaime Castillo.

Les autorités péruviennes ont fait état de "dégâts irréparables" dans la zone de la figure du Colibri et indiqué que "ce délit contre le patrimoine culturel (était) passible de trois à six ans de prison". L'accès à cette zone, ont précisé les autorités péruviennes, "et toute intervention sont strictement interdits en raison de la fragilité du terrain autour des lignes". Vu du ciel, le site de Nazca est gigantesque et les tracés sillonnent le désert sur plus de 500 km².