Grèce : le monde retient son souffle

L'issue du vote de dimanche est attendue avec fébrilité par le monde entier.
L'issue du vote de dimanche est attendue avec fébrilité par le monde entier. © REUTERS
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avec agences , modifié à
L'Europe, le G20 et les marchés attendent avec fébrilité l'issue du scrutin de dimanche.

Les Grecs vont aux urnes et le monde entier est aux aguets. C'est que l'enjeu est de taille : les législatives de dimanche tiennent, en effet, lieu de référendum pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro.

Des législatives aux allures de référendum sur l'euro

Car les Grecs doivent choisir entre les partis pro-austérité qui se portent garants du maintien de la Grèce dans l'euro - tout en demandant des modifications au mémorandum signé entre Athènes et ses créanciers - et la gauche radicale qui veut remettre en cause les mesures de rigueur imposées en échange du versement de l'aide internationale après avoir appelé à leur abandon pur et simple pendant des semaines.

Les Grecs mis en garde par Merkel, Lagarde et Juncker

L'Union européenne est sur le qui-vive.  Plusieurs dirigeants européens ont d'ailleurs mis en garde plus ou moins directement les Grecs sur l'issue de leur vote. Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel est sortie de sa neutralité en jugeant "important" que les Grecs élisent une majorité respectant les engagements du pays en matière d'austérité… un appel à peine voilé à voter pour la droite d'Antonis Samaras.

Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international et le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker ont eux aussi appelé les Grecs à "être conscients" de "l'effet dévastateur" qu'aurait une sortie de leur pays de l'euro et de l'UE.

Le G20 prêt à réagir

Les responsables des pays riches et émergents du G-20 se tiennent, pour leur part, prêts à réagir à Los Cabos au Mexique où ils seront réunis dès lundi. Américains, Chinois et Canadiens s'impatientent, plus de deux ans après le début d'une crise de la dette, démarrée en décembre 2009 à Athènes avant de gagner Dublin et Lisbonne, et maintenant Madrid.

"Les pays de la zone euro doivent comprendre que personne ne s'en sortira sain et sauf si le navire sombre dans des graves tempêtes économiques", a ainsi jugé samedi l'agence officielle Chine nouvelle.

Les marchés suspendus au scrutin

Même tension du côté des marchés financiers et des investisseurs alors que la zone euro traverse une période de grande tension, marquée par un envol des taux d'emprunt de l'Espagne et l'Italie sur le marché obligataire. "Les élections en Grèce conditionnent tout", soulignait vendredi un des responsables de la gestion d'actions chez Natixis AM.

Mais, même en cas de défaite de la gauche radicale, "il n'y a pas de scénario rose" pour les marchés, préviennent de leur côté les économistes du courtier Aurel BGC, puisque les partis qui vont arriver au pouvoir devront prouver leur crédibilité et prendre rapidement des décisions. Les marchés asiatiques seront les premiers à guetter le dépouillement du scrutin.

Un duel serré entre conservateurs et gauche radicale

A quoi faut-il s'attendre ? Les sondages sont interdits depuis deux semaines en Grèce. Mais les dernières enquêtes disponibles donnaient les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) et la Coalition de la gauche radicale au coude à coude. Jeudi, toutefois, la Bourse a anticipé une victoire de droite en gagnant 10% en une seule séance.

La Grèce en quarts de l'Euro, un présage ?

Ironie du sort, samedi soir, contre toute attente, les Grecs ont eu la satisfaction de se maintenir dans le championnat d'Europe de football en battant la Russie. Mais le plus ironique est peut être à venir : la Grèce pourrait en effet être amenée, en quarts de l'Euro, à défier... l'Allemagne. Tout un symbole.