Grèce : l’Allemagne perd patience

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Le n°2 du parti d’Angela Merkel menace de bloquer la prochaine aide si les réformes tardent trop.

Avec un PIB au deuxième trimestre en net recul, -6,2% sur un an, la Grèce reste engluée dans la crise de la dette. Mais une mauvaise nouvelle arrivant rarement seule, Athènes est également très critiquée en l’Allemagne pour la lenteur de ses réformes.

Pire, un poids lourd du parti conservateur au pouvoir, la CDU-CSU, menace de mettre son veto sur de nouvelles aides européennes si la Grèce n’accélère pas le rythme. Une sortie qui fait suite au dernier message envoyé de Grèce début août, où le pays demandait justement plus de temps pour se réformer.

L'Allemagne "a atteint ses limites"

Si la République fédérale allemande est convaincue que la Grèce "n'a pas rempli ses obligations, alors nous utiliserons notre droit de veto", a menacé lundi Michael Fuchs, vice-président du groupe parlementaire des conservateurs allemands (CDU et sa branche bavaroise CSU).

L'Allemagne "a atteint ses limites", a-t-il estimé dans les colonnes du quotidien économique Handelsblatt. Et Michael Fuchs d'enfoncer le clou : "même si le verre est à moitié plein (en matière de réformes grecques), cela ne suffit pas pour un nouveau paquet d'aides. L'Allemagne ne peut pas et ne va pas l'accepter".

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Rapport d’étape crucial à la rentrée

Si les dirigeants haussent le ton outre-Rhin, c’est avant tout parce que l'Allemagne est le premier contributeur au fonds de secours de la zone euro. Apôtre de l’orthodoxie budgétaire, la première puissance économique de l’UE accepte déjà difficilement de venir en aide à la Grèce, sauf si c’est pour l’aider à mener des réformes structurelles.

L’Allemagne attend donc avec impatience le prochain rapport des experts du FMI, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne sur le programme économique du nouveau gouvernement grec. Remis à la mi-septembre, ce document doit déterminer si la Grèce mène les bonnes réformes et peut donc recevoir la prochaine tranche d'aide de 31,5 milliards d’euros.

Angela Merkel pressé par les siens

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 En l’absence de telles réformes, les conservateurs menacent donc de limiter, voire de stopper, cette perfusion financière et ils sauront se faire entendre : après des années d’équilibrisme à la tête d’une coalition gouvernementale, Angela Merkel va devoir ressouder les rangs des conservateurs pour mener la campagne législative en vue des élections prévues pour 2013.

La situation actuelle en Grèce ne risque pas de faciliter la tâche d’Angela Merkel. Athènes doit emprunter mardi 3,125 milliards d'euros à court terme pour, dixit le ministère des Finance, "couvrir les besoins courants du pays et d'éviter l'impasse". En clair, payer les salaires de ses fonctionnaires.