Grèce : des gages demandés pour l'aide

Christine Lagarde écoute le ministre grec des Finances Venizelos à Luxembourg.
Christine Lagarde écoute le ministre grec des Finances Venizelos à Luxembourg. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La zone euro a ouvert lundi la voie à une nouvelle tranche de prêts d'ici mi-juillet. Sous conditions.

La zone euro a ouvert la voie dans la nuit de dimanche à lundi au versement d'une nouvelle tranche de prêts à la Grèce d'ici mi-juillet, mais sous conditions, et a trouvé un accord sur les modalités de la participation du secteur privé à un deuxième plan d'aide. Les mesures prises en Grèce, et notamment l'adoption prochaine par son Parlement d'un nouveau plan d'austérité et de privatisations, "ouvriront la voie au versement d'ici mi-juillet" d'une prochaine tranche de prêts, ont indiqué les ministres des Finances de la zone euro.

Ce versement entre dans le cadre des 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans promis à Athènes l'an dernier par les Européens et le FMI. La Grèce en a besoin de manière urgente, pour remplir ses obligations à court terme.

"Décision du Parlement grec"

"Nous avons rappelé avec force que le gouvernement grec, d'ici la fin du mois, doit faire en sorte que nous soyons convaincus que toutes les obligations des autorités grecques auront été remplies", a toutefois prévenu le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, en sortant de la réunion. "Pour prendre la décision (sur le déblocage des prêts) début juillet, nous aurons besoin d'avoir la décision du Parlement grec" sur le plan d'austérité et de privatisations, lui a fait écho le ministre belge des Finances, Didier Reynders.

Le Parlement grec doit se prononcer sur ce plan d'aide d'ici fin juin, mais ce plan est si impopulaire que le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, a été obligé de remanier son gouvernement pour améliorer les chances qu'il soit adopté. Il a réclamé dimanche un "accord national" des partis politiques à un "moment crucial" pour le pays et a promis un référendum à l'automne sur "les grandes réformes" engagées en Grèce.

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Didier Reynders, ministre belge des Finances, a appelé les autorités grecques à "mieux répartir l'effort demandé aux Grecs", en rappelant que la Grèce était propriétaire d'un très grand nombre d'industries et d'entreprises. Il a également écarté toute sortie de l'euro de la Grèce car cela "serait une catastrophe" aussi pour l'Union européenne.

Une participation volontaire du privé

Les ministres ont par ailleurs progressé sur la forme que devrait prendre la participation des banques et autres créanciers privés de la Grèce à un deuxième plan d'aide, nécessaire pour éviter la faillite à plus long terme du pays, car le premier s'avère insuffisant. Il s'agira d'une participation informelle et volontaire, correspondant à ce que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient décidé à Berlin vendredi.

Cette participation, exigée notamment par Berlin, est l'un des points les plus sensibles car il faut éviter que cela soit assimilé à un défaut de paiement d'Athènes, qui pourrait créer une panique sur le marché et un effet domino dans d'autres pays de la zone euro. Cette participation du secteur privé se fera via un "roll-over" d'obligations grecques arrivant à maturité". Cette modalité est connue comme l'"initiative de Vienne", par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de ne pas se désengager d'Europe centrale au plus fort de la crise.

Les "paramètres principaux d'une nouvelle stratégie de financement claire" devraient être définis "d'ici début juillet", ont ajouté les ministres.