Governator tire sa révérence

© REUTERS
  • Copié
avec Benoît Clair à Los Angeles , modifié à
Alors qu'il ne peut pas se représenter, Arnold Schwarzenegger laisse un bilan en demi-teinte.

La troisième vie d'Arnold Schwarzenegger est sur le point de s'achever. Du champion de body-building sans le sou au siège de gouverneur de l'Etat le plus riche des Etats-Unis, en passant par la star hollywoodienne, Arnold Schwarzenegger a parcouru du chemin. Mais "Governator" ne peut pas briguer de nouveau mandat mardi. Il laissera derrière lui une Californie frappée de plein fouet par la crise économique.

Un Etat au bord du gouffre

Après sept ans à la tête de l'Etat le plus peuplé, son bilan est plus que mitigé. Si son premier mandat l'a vu se transformer en champion de l'environnement, ce qui lui a valu sa réélection en 2006, le second n'a rien eu d'une lune de miel. Trop dépensière, la Californie est surrendettée. Le déficit du budget a certes diminué mais il reste de 26 milliards de dollars. L'Etat a dû mettre au chômage des millions de fonctionnaires, notamment des enseignants, ou réduire les salaires de 20%. Alors qu'il avait fait de l'économie l'une de ses priorités, Schwarzie a échoué à relancer le "Golden State". Il le paie de sa popularité : sa cote oscille entre 26 et 31% d'opinions positives.

Pourtant, tout n'est pas noir dans son bilan. Arnold Schwarzenegger a tiré en avant la politique environnementale notamment dans le domaine des énergies renouvelables et la réduction des gaz à effet de serre. Il a par ailleurs œuvré pour le droit des homosexuels : la Californie est ainsi devenue le sixième Etat à légaliser le mariage gay. Mais la bataille juridique continue entre les pro et les anti-mariage gay en Californie et les cérémonies pour les couples du même sexe sont suspendue pour le moment.

Dans une Californie acquise aux démocrates depuis les années 90, l'élection d'Arnold Schwarzenegger pour le Parti républicain en 2003 avait étonné. Même s'il ne faut pas oublier que Ronald Reagan fut gouverneur de Californie. Alors qu'un acteur à la renommée mondiale marié à la nièce de John F. Kennedy et sans expérience politique soit élu dans l'Etat qui abrite Hollywood et nombre de stars n'avait pas paru si incongru aux Etats-Unis.

Un successeur démocrate ?

Aujourd'hui, deux candidats se disputent sa succession : le démocrate Jerry Brown, qui a déjà été gouverneur de l'Etat entre 1975 à 1983, et la républicaine Meg Whitman, ex-patronne d'eBay. La femme d'affaire a longtemps fait la course en tête, dépensant pas moins de 143 millions de dollars - issus de sa fortune personnelle - pour financer sa campagne.

Depuis quelques jours, la tendance semble s'inverser. Selon un sondage de Time publié vendredi, Jerry Brown aurait désormais 13 points d'avance sur sa concurrente, emprétrée dans un scandale de femme de ménage mexicaine non déclarée. Avec 18% de l'électorat issu de la population latino, la partie est loin d'être jouée d'avance.

Quant à Monsieur Muscles, s'il affirme rester concentré sur son mandat jusqu'au 4 janvier prochain, il pense déjà à son avenir. "Il y a beaucoup d'options : faire des films, écrire des livres", déclarait-il récemment.