Genève II : vous avez raté le début ? On vous explique

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ON FAIT LE POINT -  Le premier round de négociations sur la Syrie s’achève à Montreux. Où en sommes-nous ?

Pourquoi on en parle ? C’est vendredi que doit s’achèver le premier round de discussions entre régime et opposition syrienne, réunis à Montreux. Europe1.fr fait le point sur l’état des négociations.

Le contexte : cela fait trois ans que la Syrie est déchirée par une guerre civile entre le régime de Bachar al-Assad et des groupes rebelles. L’opposition, qui a été reconnue par plusieurs Etats comme la France, demande le départ de Bachar al-Assad et l’instauration d’un gouvernement de tradition. Le président syrien, lui ne veut rien entendre et considère la rébellion comme des terroristes.

Que se passe-t-il à Montreux ? Après des mois de négociations, menées par l’ONU mais aussi la France ou encore les Etats-Unis, l’opposition syrienne et les représentants du régime de Bachar al-Assad ont accepté de participer à la conférence de Genève II, à Montreux, en Suisse. Le but de cette rencontre est de trouver une issue, même partielle, à la crise syrienne.
 
 Qui mène les négociations ? Le trait d’union entre les deux parties s’appelle Lakhdar Brahimi. Ce diplomate algérien, âgé de 80 ans, est le médiateur de l'ONU sur le dossier syrien.

Quel est le bilan de cette première semaine de négociations ? Lakhdar Brahimi avance à petit pas. Le diplomate a estimé mercredi que la glace était en train de se rompre entre ses interlocuteurs. Mais il reste prudent sur l’ampleur des avancées en estimant qu’il ne s’attend "pas à réussir quoi que ce soit de substantiel. J'espère que la deuxième session sera plus structurée et plus productive que la première".

Mais si les négociations progressent lentement il faut saluer un moment fort dans cette semaine de négociations. Pour la première fois depuis le début du conflit, opposition et régime syrien se sont assis à la même table.

Quels sont les points déjà abordés ? L'opposition a indiqué que le régime avait "finalement accepté de parler dans le cadre" de Genève I, document signé en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit une autorité gouvernementale de transition en Syrie. "Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd'hui en mettant les négociations dans la bonne voie", a estimé un membre de la délégation  de l'opposition, Louai Safi. "Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d'abord", a-t-il ajouté.

L'opposition veut en effet se concentrer d'abord sur la mise en place de l'autorité gouvernementale de transition, comme le prévoit la résolution 2118 du Conseil de sécurité endossant le communiqué de Genève I, cette autorité ayant la charge de rétablir la paix.

La délégation du régime a confirmé que les discussions "positives " ont porté sur l'accord dit de Genève I. Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité affichée du régime depuis le début des discussions. Damas assimile les rebelles à des "terroristes" financés par l'étranger.

Comment le médiateur progresse-t-il ? "Lakhdar Brahimi a une méthodologie qui amène ses interlocuteurs à travailler sur des sujets pratiques, très concrets. A partir de ces solutions pratiques se crée ensuite une dynamique qui permet d’aborder des sujets plus délicats", analyse un diplomate qui connaît le médiateur de l’ONU. "C’est un homme qui a cinquante ans d’expérience et qui connaît bien les relations multilatérales compliquées", ajoute-t-on.  "Mais la conférence ne s’achèvera pas sur un accord de paix", prévient-on, ajoutant que  "cela prendra beaucoup de temps".

A quand les prochaines discussions ? La deuxième session de négociations devrait en principe reprendre le 10 février. C'est ce qu'a annoncé vendredi Lakhdar Brahimi, tout en précisant qu'il attendait une confirmation de Damas. 

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