Gazprom veut rompre son contrat avec l'Ukraine

Gazprom couvre environ le tiers de la consommation de gaz du continent européen.
Gazprom couvre environ le tiers de la consommation de gaz du continent européen. © ANDREY GOLOVANOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Suite à une décision de la justice suédoise censée solder quatre ans de litiges, Gazprom a refusé de reprendre ses livraisons à Kiev, annonçant même vendredi vouloir rompre son contrat avec l'Ukraine.

Le géant russe Gazprom a annoncé vendredi vouloir obtenir devant une cour d'arbitrage internationale la rupture de son contrat avec l'Ukraine, à qui il a refusé de reprendre ses livraisons de gaz cette semaine, en pleine vague de froid.

Un contrat signé en 2009. "Gazprom est contraint de lancer immédiatement, devant la Cour d'arbitrage de Stockholm, la procédure de rupture de ses contrats avec (l'opérateur ukrainien) Naftogaz encadrant ses livraisons et le transit du gaz", a déclaré le directeur général de Gazprom Alexeï Miller, cité par les agences russes. Signé en 2009 et valide jusqu'en 2019, le contrat en vigueur régit les livraisons de gaz russe à l'Ukraine et le transit par le territoire ukrainien du gaz russe destiné aux pays européens.

En cause, "la forte dégradation de l'économie ukrainienne". Depuis l'arrivée au pouvoir d'autorités pro-européennes à Kiev début 2014, il a fait l'objet d'une longue procédure devant la Cour de Stockholm qui s'est achevée mercredi par une révision de ses modalités et une condamnation pour Gazprom de verser 2,5 milliards de dollars à Naftogaz. "Les arbitres ont motivé leur décision par la forte dégradation de l'économie ukrainienne. Nous sommes opposés au fait que les problèmes économiques de l'Ukraine soient résolus à nos dépens", a justifié Alexeï Miller. "La prolongation des contrats n'est donc pas opportune ni intéressante financièrement pour Gazprom", a-t-il ajouté. De son côté, Naftogaz a indiqué n'avoir reçu "aucun document de Gazprom", se refusant à tout autre commentaire.

Bruxelles s'inquiète des conséquences sur l'UE. Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Énergie Maros Sefcovic s'est lui inquiété des possibles conséquences sur les livraisons de gaz à l'UE. "Du point de vue de la Commission, la situation soulève des inquiétudes non seulement pour la livraison directe de gaz naturel à l'Ukraine, mais aussi éventuellement pour le transit du gaz vers l'UE", a déclaré Maros Sefcovic dans un message écrit. En conséquence, la Commission "appelle toutes les parties concernées, entreprises et ministères en Ukraine et en Russie, à trouver des solutions immédiates en conformité avec la décision du tribunal d'arbitrage de Stockholm", a-t-il ajouté.

Gazprom couvre environ le tiers de la consommation de gaz du continent européen, une part qui a augmenté ces dernières années malgré la volonté de l'Union européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou pour ses approvisionnements.