Gaza : où en est l’offensive terrestre ?

Des tanks israéliens dans la bande de Gaza.
Des tanks israéliens dans la bande de Gaza. © REUTERS/ Ronen Zvulun
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et Sébastien Krebs avec agences , modifié à
L’ESSENTIEL - Au douzième jour de l’opération israélienne dans la bande de Gaza, le bilan humain ne cesse de s’alourdir. 

Le bilan humain. Au moins 46 Palestiniens ont péri samedi dans des frappes israéliennes contre la bande de Gaza. Au total, le nombre de morts dépasse les 340 victimes, et quelque 2.400 personnes ont été blessées depuis le début des bombardements israéliens le 8 juillet. Selon l'ONU, les civils représentent plus des trois-quarts des victimes et selon l'Unicef au moins 73 mineurs ont été tués. Conséquence de ces violences, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour atteindre 40.000 personnes.

Un enfant Palestinien blessé par les bombardements à l'hôpital.

© Sébastien Krebs

Ce bilan est bien plus lourd que lors de la dernière offensive, en 2012, qui était déjà justifiée par la volonté de faire cesser les tirs de roquettes de Gaza. En une semaine 177 Palestiniens et six Israéliens avaient alors été tués.

Deux soldats israéliens ont été tués samedi par un commando palestinien qui s'était infiltré en Israël via un tunnel depuis Gaza, a annoncé l'armée, portant à trois le bilan des militaires tués depuis le début de l'offensive terrestre. Un Bédouin israélien a par ailleurs été tué par une roquette palestinienne près de Dimona, où se trouve un centre nucléaire. 

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Où en est l’offensive militaire ? Décidée jeudi, l'offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza se poursuit dans le sang. Il s’agit de la première opération terrestre lancée par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Objectif : neutraliser les tunnels de l'enclave, utilisés par les combattants pour s'infiltrer en territoire israélien. La "stratégie des tunnels" du Hamas était initialement utilisée pour créer des courroies d’approvisionnement, afin de pour contourner le blocus israélien.

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© REUTERS/Nir Elias

Depuis jeudi, 90 roquettes palestiniennes ont touché Israël. Les troupes israéliennes ont elles attaqué plus de 240 sites "terroristes" dont dix tunnels et 22 accès. Le chef-d'état major israélien a estimé "qu'il y aurait des moments difficiles" mais que "le Hamas et d'autres organisations terroristes avaient été frappés fort". Israël a mobilisé 53.200 hommes sur les 65.000 réservistes autorisés par le gouvernement.

Quels sont les espoirs de cessez-le-feu ? Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé samedi au Caire qu'un cessez-le-feu était "urgent et impérieux". A l’issue de leur entretien, M. Abbas a demandé à Laurent Fabius que la France joigne "les Turcs et les Qataris", car ces pays peuvent "exercer une influence particulière sur le Hamas".

Mais pour l'heure, ces tentatives restent vaines. Mardi, l'Egypte, habituelle médiatrice dans les conflits entre le Hamas et Israël, avait tenté de faire accepter un cessez-le-feu au Hamas. En vain : deux jours après cet échec, Israël lançait l’offensive terrestre.

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Impasse diplomatique. Sur le plan diplomatique, aucune avancée réelle pour aboutir à un cessez-le-feu n'a été constaté, malgré des pourparlers. Néanmoins, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévu un déplacement dans la région à compter de samedi pour "montrer sa solidarité avec les Israéliens et les Palestiniens et les aider à mettre fin à la violence”.

Quelle est l'origine de ces violences ? Elles ont été déclenchées après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien, brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois juifs ont été inculpés.