Gaza : et maintenant ?

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Suite à l’affaire de la flottille, des voix s’élèvent pour que la situation change dans la région.

La face du Proche-Orient se trouvera-t-elle changée après l’assaut israélien sur la flottille de la paix à destination de Gaza ? Deux jours après l’attaque meurtrière, au cours de laquelle neuf militants pro-palestiniens ont trouvé la mort, des voix s’élèvent pour que la situation change dans la région. La pression est en tous cas forte sur Israël pour que la politique de l’Etat hébreu évolue.

La Turquie, concernée au premier chef puisque le convoi humanitaire était parti de ses côtes, s’est ainsi dit prête à renouer le dialogue avec Israël mais à une condition, de taille : que le blocus sur la bande de Gaza soit purement et simplement levé. Une manière pour Ankara, qui a rappelé son ambassadeur en poste en Israël et a annulé trois exercices militaires conjoints, de remettre la balle dans le camp israélien.

Abbas veut des "décision courageuses"

Mais c’est surtout des Etats-Unis, allié traditionnel et souvent indéfectible d’Israël, que peut venir un vrai changement. Mahmoud Abbas le sait, qui a annoncé mercredi qu'il allait demander à Barack Obama "des décisions courageuses pour changer la face" du Proche-Orient, lors de leur rencontre la semaine prochaine.

"Notre peuple a été exposé au terrorisme d'Etat lorsque Israël a attaqué le convoi de la liberté. Le monde entier ainsi que le peuple palestinien font face à ce terrorisme", a lancé le président de l’Autorité palestinienne dans un discours d'ouverture d'une conférence internationale sur l'investissement en Palestine à Bethléem. Là encore, le blocus sur Gaza devrait être au centre des discussions.

Un blocus dans lequel l’Egypte a ouvert une brèche en ouvrant mardi le point de passage de Rafah, le seul qu’Israël ne contrôle pas entièrement. Symboliquement, le coup est rude pour Israël, qui voit là l’un de ses plus fidèles alliés dans la région - avec … la Turquie - lui échapper.

Le Conseil des droits de l’Homme s’en mêle

Enfin, le Conseil des droits de l’Homme pourrait également peser sur les épaules des dirigeants israéliens. Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a en effet repris mercredi matin des débats destinés à préparer une résolution réclamant une enquête sur l'intervention militaire. Les 47 membres du Conseil, dont le siège est à Genève, ont entamé mardi des discussions tendues sur le projet de résolution, lors d'une session extraordinaire convoquée à l'appel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).

Le vote pourrait aboutir à une résolution reprenant les termes de la demande d’enquête formulée mardi par l’ONU. "Nous savons qu'il s'agit d'une ligne rouge pour Israël qui n'acceptera pas d'enquête internationale", a toutefois relevé un diplomate occidental qui participe aux discussions.