Gaza : après les combats, place aux pourparlers

Un char israélien revient de la bande de Gaza, le 5 août.
Un char israélien revient de la bande de Gaza, le 5 août. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
DIPLOMATIE - Les belligérants, qui respectent pour l'instant la trêve, ont entamé des négociations au Caire. De quoi vont-ils parler ?

Calme précaire à Gaza. Après 28 jours de combats, les armes se sont tues à Gaza, dont le sort est désormais entre les mains des diplomates. Entré en vigueur mardi matin, le cessez-le-feu de trois jours obtenu avec la médiation de l'Egypte est pour l'instant respecté. L'armée israélienne a annoncé la sortie de l'ensemble de ses troupes de l'enclave palestinienne, tout en précisant qu'elle riposterait "à toute attaque". Preuve qu'il ne s'agit que d'une fragile trêve. Les deux parties se retrouvent désormais au Caire pour entamer des discussions à l'issue très incertaine.

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Alors que les chancelleries occidentales ont été incapables d'imposer un cessez-le-feu, c'est donc l'Egypte, médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, qui se retrouve à nouveau en situation d'arbitre. Des responsables égyptiens ont rencontré dans la nuit une délégation israélienne tout juste arrivée au Caire, et devaient relayer mercredi ses exigences à la délégation palestinienne. Celle-ci comprend notamment des représentants du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah dans la bande de Gaza.

Le blocus, principal enjeu des négociations. Les discussions s'annoncent tendues, tant les revendications des deux parties sont peu conciliables. Le Hamas réclame la levée du blocus de la bande de Gaza, et notamment l'ouverture du point de passage de Rafah entre le sud du territoire et l'Egypte, et la reconstruction de l'aéroport. La délégation palestinienne souhaite aussi l'élargissement de la zone de pêche autorisée et la libération de prisonniers.

De son côté, Israël, qui veut obtenir des garanties sur sa sécurité, réclame le désarmement des combattants du Hamas et des autres groupes armés de la bande de Gaza. Une revendication catégoriquement rejetée par l'un des chefs du Hamas présent au Caire, dans la nuit de mardi à mercredi. "Nous tuerons quiconque tente de prendre nos armes", a-t-il même juré sur Twitter.

Tony Blair attendu au Caire. Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils participeraient "probablement" aux négociations. Sur les ondes de la BBC, le secrétaire d'Etat John Kerry a appelé les deux parties à aborder "les questions cruciales à plus long terme". De son côté, Tony Blair, l'émissaire du Qartette (ONU, Union européenne, Etats-Unis, Russie) pour le Proche-Orient, était attendu au Caire mercredi. Il doit s'entretenir dans la soirée avec les médiateurs égyptiens.

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© REUTERS/Suhaib Salem

Près de 2.000 morts. De ces délicates négociations dépend l'espoir d'une paix durable à Gaza. L'offensive israélienne entamée le 8 juillet se solde par un très lourd bilan humain. 1.875 personnes ont péri, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Côté israélien, on déplore la mort de 64 soldats et de trois civils. Les combats ont causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts directs, a précisé le ministère palestinien de l'Economie.

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Depuis mardi, des milliers de Palestiniens qui avaient fui les lieux des combats sont retournés chez eux pour voir si leur maison était toujours debout. Nombre d'entre eux sont désormais à la rue, leurs logements ayant été dévastés par les bombardements israéliens.