Gaza: après l’Ice Bucket Challenge, le seau de gravats

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Jérémy Maccaud
Une version gazaouie du phénomène qui fait actuellement le tour du web vient de voir le jour. Avec à la place d’eau glacée, des débris et de la poussière.

Alerter le plus grand monde sur le sort des Palestiniens de la bande de Gaza. Tel est l’objectif du « Rubble Bucket Challenge », traduisez, le « Défi du seau de gravats ». Le principe surfe sur le phénomène Ice Bucket Challenge, qui fait actuellement le tour du web en proposant aux gens de se verser un seau d’eau froide et de glaçons dans un but caritatif. Ici, l’idée émane d’une étudiante palestinienne, Maysam Yusef, et traite d’un sujet tout aussi sérieux: la guerre à Gaza.

"Grâce au Ice Bucket Challenge, j’ai pu être sensibilisée sur une maladie musculaire (la maladie de Charcot, ndlr) et sur ce que peuvent ressentir les gens lorsqu’ils subissent des sévères contractions de muscles", raconte l’étudiante sur Facebook. "Je me demande comment utiliser cette même technique pour sensibiliser les gens sur la guerre à Gaza. Peut-être que le Rubble Bucket Challenge, où les gens se jettent un seau de gravats et de sable sur la tête, pourrait donner un aperçu de la sensation qu’on ressent quand votre maison est bombardée et que vous êtes à l’intérieur !?"  

Des vidéos du monde entier. Près de quatre jours après le lancement de cette initiative, la page Facebook du mouvement compte déjà 5.000 membres. Plusieurs dizaines de vidéos montrant des gens se verser de la terre, du sable, ou encore des graviers, émanent de partout dans le monde: de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Inde, ou encore des Etats-Unis.

Exemple avec cette séquence qui a particulièrement circulé sur la toile. Dans cette vidéo, le journaliste palestinien Ayman al-Aloul, détaille le principe du Rubble Bucket Challenge, avec une pointe d’humour. Au point que beaucoup ont cru qu’il était le créateur du défi, ce qui a ensuite été démenti et clarifié sur la page Facebook de Maysam Yusef.

Dans son court clip vidéo, visionné plus de 160.000 fois depuis samedi, l’homme explique: "On pensait à un seau d’eau, mais elle est trop précieuse pour qu’on se la verse sur la tête. Et même si on en trouve, il est difficile de la faire glacer", continue t-il. "La seule chose qu’on a trouvée autour de nous, ce sont des ruines", poursuit le journaliste, en montrant les immeubles en ruines qui l’entourent.

50e jour du conflit. "Nous ne demandons pas d’aide matérielle. Chaque personne qui souhaite nous aider peut le faire à sa façon", ajoute Ayman al-Aloul. "Nous demandons des actes de solidarité, particulièrement de la part de gens qui ont de l’audience et de l’influence", conclut-il, avant de se faire verser à son tour des débris sur la tête. Mardi, le nouveau conflit israélo-palestinien, repris le 8 juillet dernier, est entré dans son 50e jour. Plus de 2.000 personnes ont péri du côté de Gaza, et près de 70 pour l’Etat hébreu.