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O.G et Walid Berrissoul , modifié à
La situation politique instable au Gabon fait craindre pour la sécurité des 10.000 ressortissants français installés principalement à Libreville et Port-Gentil.

L'inquiétude grandit au Gabon. Les affrontements entre opposants et forces de l'ordre qui ont eu lieu suite à l'annonce, mercredi, de la réélection d'Ali Bongo, ont fait au moins un mort. Environ 10.000 Français résident actuellement dans le pays, principalement à Libreville et Port-Gentil. La diplomatie française recommande la prudence aux expatriés et a ouvert une ligne d'urgence.

"Les Français ne se sentent pas menacés". Avant les élections, plusieurs grandes entreprises françaises avaient déjà rapatrié une partie de leurs personnels et leurs familles ou les avaient invités à prolonger leurs vacances hors du Gabon. Total, la plus grosse entreprise du pays, mais aussi Bouygues ou Vinci ont, à chaque fois, des plans de sécurité bien précis : dans une multinationale présente sur place, les effectifs ont même été divisés par trois. Mais selon Alain Marsaud, député (LR) des Français de l'étranger, "les Français ne se sentent pas menacés, contrairement à la précédente élection présidentielle, mais ils restent prudents car un retournement politique peut avoir lieu".

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Tout le monde reste en contact avec tout le monde

La rentrée reportée. Pour éviter le pillage, "certains commerçants ont pris des mesures de sécurité", explique Alain Marsaud. Même réflexe au ministère des Affaires étrangères où dès les premières violences, la rentrée scolaire a été reportée d'une semaine. Prévue pour mardi prochain dans les collèges et les lycées, elle aurait entraînée la venue de centaine de Français ce week-end à l'aéroport de Libreville, impensable au vu de la situation.

WhatsApp pour rester en contact. Sur place, les Français reçoivent au moins deux fois par jour les consignes de confinement de l'ambassade via un "chef d'îlot", présent dans chaque quartier de la capitale. De plus, "tout le monde reste en contact avec tout le monde", explique Alain Marsaud, "en particulier grâce à WhatsApp, toutes les dix secondes, tout le monde sait ce qu'il y a à savoir et ce que tout le monde voit". Sans compter qu'à Libreville se trouvent aussi 450 soldats, les EFG (Éléments français au Gabon) prêts, dans le pire des scénarios, à se déployer pour protéger les ressortissants et organiser leur évacuation.