Fusillade de Parkland : le policier conspué pour sa passivité s'explique

17 personnes sont mortes lors de la fusillade.
17 personnes sont mortes lors de la fusillade. © MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Publiquement critiqué par Donald Trump, Scot Peterson admet avoir failli à ses responsabilités mais nie être resté passif pendant la tuerie. 

Le policier cloué au pilori pour ne pas être intervenu lors de la fusillade mortelle du 14 février dans un lycée de Parkland en Floride s'est dit lundi "hanté" par le drame, ajoutant qu'il aurait aimé faire plus pour sauver les 17 victimes du tireur.

"Cela me hante", a révélé Scot Peterson, l'ex-adjoint du shérif du comté de Broward, qui s'exprimait pour la première fois sur la fusillade. "J'ai repris cette journée par tous les bouts, avec un million de scénarios différents, mais au bout du compte, j'étais là pour protéger et j'en ai perdu 17", a-t-il expliqué dans le Washington Post et sur NBC.

"Je vis avec ça". Peterson, 55 ans, a assuré la sécurité dans des établissements scolaires pendant plus de 20 ans. Le 14 février, il était le seul garde armé sur le campus du lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, au nord de Miami, quand Nikolas Cruz, un ancien élève, a ouvert le feu au fusil semi-automatique. Il a tué 14 élèves et trois membres de l'encadrement, avant de s'enfuir parmi la foule. Il a été arrêté peu après et a été inculpé de 17 meurtres avec préméditation.

Scot Peterson a été limogé, accusé par sa hiérarchie de n'avoir "rien fait" pour stopper le tueur après être apparu passif, à l'extérieur du bâtiment, sur une vidéo filmée le jour de la fusillade. Le président Donald Trump l'a même traité publiquement de "lâche".

"Je dois bien", a-t-il répondu à NBC, qui lui demandait s'il admettait avoir failli à ses responsabilités. "Je vis avec ça, a-t-il ajouté. Je suis un être humain. Dans un monde parfait, je me serais dit : 'je sais qu'il y a un tireur. Je vais aller au troisième étage et le trouver'". "Avec ce que je sais aujourd'hui, j'y serais allé en un éclair. C'était mes enfants. Je ne savais pas. Ça me déchire le cœur, je me dis 'pourquoi?'", dit-il.

Il nie être resté passif. Dans le Washington Post, il explique ne pas être entré dans le bâtiment car il ne savait pas d'où venaient les tirs et dément aussi être resté passif. "Je suis sur les appels radio. Je sécurise l'école. J'évacue les élèves de la cour. Ils ont les vidéos et les relevés d'appels, il y a toutes les preuves", dit l'ancien adjoint du shérif.

"On n'avait pas le temps de réfléchir, c'est arrivé et j'ai réagi", ajoute-t-il, tout en admettant en parlant du tueur : "C'était mon travail mais je ne l'ai pas trouvé".

Les lycéens de Parkland en tournée contre la NRA

Les lycéens de Parkland vont organiser à la mi-juin une tournée à travers les États-Unis pour inciter les jeunes Américains à voter contre la NRA. L'objectif est "de s'assurer que les hommes politiques rendent des comptes" en persuadant les électeurs de voter massivement lors des élections parlementaires en novembre contre les candidats soutenus par le puissant lobby des armes, a assuré lundi Cameron Kasky, l'un des lycéens rescapés.

La tournée nationale, intitulée "Route vers le changement" ("Road to Change" en anglais) débutera le 15 juin à Chicago et traversera 20 des cinquante États du pays, parmi lesquels le Texas, un État conservateur où les armes sont reines et le droit de les porter défendu par les autorités, jusqu'aux scrutins du 6 novembre.

À chaque étape, les organisateurs veulent convaincre les jeunes de s'inscrire sur les listes électorales et les informer sur les candidats locaux qui demandent une réforme des réglementations sur les armes à feu ou ceux qui reçoivent des fonds de la NRA pour défendre le droit constitutionnel de posséder une arme.