Funérailles sanglantes en Syrie

Les manifestations comme la répression se sont poursuivies samedi en Syrie, au lendemain du "vendredi sanglant"
Les manifestations comme la répression se sont poursuivies samedi en Syrie, au lendemain du "vendredi sanglant" © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La police a tué au moins 13 participants à des funérailles de victimes du "vendredi sanglant".

La répression ne faiblit pas en Syrie. Au lendemain du "vendredi sanglant", au cours duquel au moins 82 manifestants hostiles au régime de Bachar al-Assad ont trouvé la mort, la police a continué de tirer sur la foule samedi. Au moins 13 personnes ont été tuées par balles, alors même qu’elles participaient avec des dizaines de milliers d’autres à des funérailles de victimes de la veille.

A Douma, cinq personnes ont été tuées par des tireurs embusqués postés sur des immeubles au passage du cortège funèbre qui se rendait de la mosquée au cimetière, selon un témoin et un militant des droits de l'Homme sur place. Dans la région de Deraa, où est né le mouvement de contestation, cinq personnes ont été tuées "par les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles sur les habitants se rendant vers Ezreh pour assister aux funérailles ainsi que devant l'hôpital de Deraa", a indiqué un autre militant. Enfin, au moins une personne a par ailleurs été tuée par des tirs des forces de sécurité dans le quartier de Barzeh, à Damas.

Deux députés démissionnent

Samedi encore, deux députés syriens "indépendants", Nasser Hariri et Khalil Rifaï, élus de la région de Deraa, ont affirmé samedi en direct à la télévision al-Jazira avoir démissionné du Parlement pour protester contre la répression sanglante des manifestations.

Les deux députés faisiaent bien entendu référence à la journée de vendredi, marquée par une mobilisation d'une ampleur inédite à travers le pays, et une répression à la hauteur. Au lendemain de la levée de l'état d'urgence, la Sécurité a ouvert le feu vendredi pour disperser les dizaines de milliers de manifestants qui réclamaient la chute du régime. Au moins 82 manifestants ont été tués et des centaines blessés, dont des enfants et des personnes âgées. Le Comité syrien des droits de l'Homme, basé à Londres, a évoqué de son côté samedi une liste nominative de 112 morts pour la seule journée de vendredi.