Francfort : inauguration de la nouvelle BCE sous haute tension

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
INCIDENTS - Des incidents ont éclatés mercredi lors de l'inauguration des nouveaux sièges de la BCE à Francfort. 

La BCE n'a pas inauguré pas son nouveau siège dans le calme. À Francfort, 6.000 manifestants altermondialistes ont protesté mercredi contre la politique menée par cette institution européenne. Mais des incidents ont éclaté. Voitures brûlées, jets de pavés, heurts entre policiers… Dans l'après-midi, la police de Francfort annonçait 16 arrestations.

Des blessés et des dégâts. Les incidents ont commencé tôt mercredi. Dans la journée, les manifestants ont déploré 21 blessés à coups de matraque dans leurs rangs et parlaient de 107 personnes irritées par les gaz lacrymogènes. La police, elle, a compté 14 blessés parmi ses officiers et estime le nombre de personnes irritées par les gaz ou sprays au poivre à 80 personnes.

En plus de quatre voitures individuelles incendiées pendant la nuit, sept voitures de la police ont subi le même sort et sept autres ont été caillassées, selon un bilan des forces de l'ordre. Une mairie de quartier a également été prise pour cible. Plusieurs vitres de son rez-de-chaussée ont été touchées par des jets de pavé. Le quartier de l'ancien siège de la BCE est, pour sa part, resté relativement dans le calme. Dès le milieu de la journée, la tension était nettement retombée.

Périmètre de sécurité. Les forces de l'ordre qui ont installé un périmètre de sécurité à quelques centaines de mètres des nouveaux bâtiments de la BCE, ont tenté de disperser les premiers manifestants avec du spray à poivre, puis des canons à eau. 

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Les manifestants ont répliqué avec des fumigènes rouges, des jets de pierre et des barrières incendiées qui ont produit d'épaisses fumées noires. Une centaine d'entre eux, tout de noir vêtus, ont fait face aux forces de l'ordre en lançant le slogan "1, 2, 3, libérez les gens" et des cris de "cochons nazis" à l'adresse des policiers.

6.000 selon les organisateurs. Les militants, qui ont afflué de toute l'Europe par train ou par bus dans la capitale financière européenne, répondent à l'appel du collectif anticapitaliste Blockupy qui tablait sur 10.000 manifestants. Vers la fin de la journée, les organisateurs ont donné le chiffre de 6.000 participants. Parmi les intervenants attendus se trouvent des représentants du mouvement Attac, des syndicats mais aussi des représentants de parti d'extrême-gauche (Syriza pour la Grèce, Podemos pour l'Espagne). 

"Ce n'est pas comme cela que nous, à Blockupy, avions prévu la journée. Mais à l'évidence, le scénario de guerre civile, monté par la police, a été pris par beaucoup de personnes comme une provocation", a déclaré à l'agence Dpa Hendrik Wester un porte-parole de Blockupy.

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