France et Espagne célèbrent leur "victoire" commune sur l'ETA

L'ETA s'est dissoute en mai dernier.
L'ETA s'est dissoute en mai dernier. © Rafa RIVAS / AFP
  • Copié
avec AFP
Les deux pays ont célébré leur "victoire", cinq mois après la dissolution de l'organisation séparatiste basque. 

Les chefs de gouvernement français et espagnol ont solennellement célébré lundi à Madrid la "victoire" de leurs pays dans la lutte contre l'ETA, cinq mois après la dissolution de l'organisation séparatiste basque armée. "C'est avec des sentiments mêlés que nous célébrons notre victoire commune contre un terrorisme", a déclaré le Premier ministre français Édouard Philippe avant la remise symbolique par la France à l'Espagne de documents concernant l'ETA.

"Nourrir le travail de mémoire". "Les 8.000 scellés (judiciaires) que nous avons aujourd'hui l'honneur de remettre au nom de la République française racontent le quotidien sanglant de la haine, la veule ingénierie du meurtre (...)" et "permettront de nourrir le travail des historiens, le travail de mémoire, mais aussi de poursuivre des enquêtes sur des crimes (plus de 350, ndlr) qui demeurent non élucidés", a-t-il poursuivi.

Chef du gouvernement espagnol depuis moins de quatre mois, le socialiste Pedro Sanchez a lui salué, lors de cette cérémonie au palais de la Moncloa, le rôle de "la coopération entre l'Espagne et la France" pour parvenir à une "paix qui marque le triomphe des victimes et le triomphe de la démocratie espagnole".

"La France servait de base arrière". "La France servait de base arrière, de base de repli, de ravitaillement, aux terroristes de l'ETA et elle en combattait les membres sur son sol depuis de nombreuses années", a reconnu Edouard Philippe alors que la France avait été accusée au début des années 1980 de clémence vis-à-vis des "etarras". Au total, 853 morts sont imputées à l'ETA en quatre décennies tandis qu'au moins 62 des militants du groupe armé ont été tués par des groupes parapoliciers ou d'extrême droite.

Deux anciens chefs de gouvernement espagnol socialistes, Felipe Gonzalez et José Luis Rodriguez Zapatero, assistaient à la cérémonie tandis que les anciens dirigeants conservateurs José Maria Aznar et Mariano Rajoy avaient eux décliné l'invitation, selon la présidence du gouvernement espagnol. L'organisation clandestine ETA - "Euskadi Ta Askatasuna", "Pays basque et Liberté" en basque - avait définitivement renoncé en octobre 2011 à la "lutte armée", avant d'annoncer son désarmement total en avril 2017 et de se dissoudre en mai dernier.