Français et Maliens dans Tombouctou

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Maud Descamps, Benoist Pasteau avec Didier François, envoyé spécial d'Europe 1 au Mali et Arthur Helmbacher , modifié à
ESSENTIEL - Les forces franco-maliennes ont repris la cité mythique du nord du Mali.

>> L'actu : Les forces franco-maliennes ont repris sans combattre, lundi, la grande ville de Tombouctou dans le Nord-Mali, mais n'ont pu empêcher l'incendie d'une bibliothèque abritant de précieux manuscrits par les islamistes en fuite.Une prise plus que symbolique qui devrait marquer un tournant dans cette guerre de mouvement contre les islamistes. Europe1.fr vous explique pourquoi.

Scènes de liesse à Tombouctou

Une opération impressionnante. L'"opération menée par les forces françaises et maliennes - avec la participation de 250 parachutistes - a été "impressionnante", selon les mots de l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place, Didier François. Une fois au sol, les troupes n'ont rencontré aucune résistance. Ils ont trouvé vides toutes les positions tenues précédemment par les milices islamistes. dans l'après-midi, lundi, "toute la population était dans la rue pour célébrer le départ des islamistes", a rapporté l'envoyé spécial d'Europe 1, aux côtés des soldats français et maliens à Tombouctou."Les gens veulent toucher les soldats, les remercier. Les femmes ont enlevé leur voile qu'elles remuent en l'air", a-t-il ajouté.

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La bibliothèque partie en fumée. Le mode opératoire choisi - contrôler les accès de la ville sans engager de combat à l'intérieur - visait notamment à en préserver le patrimoine historique et religieux, a fait valoir le colonel Burkhard, qui n'a pas exclu qu'il y ait encore des djihadistes retranchés dans Tombouctou. Ces précautions n'ont pourtant pas permis d'empêcher les saccages, plusieurs jours avant. Avant de fuir, des miliciens islamistes ont incendié une bibliothèque, l'institut Ahmed Baba, contenant des milliers de manuscrits inestimables, a déclaré le maire de Tombouctou.

>> TEMOIGNAGE - "Gao, c’est plus que l’enfer"

 

Les soldats accueillis par les applaudissements des habitants de Tombouctou.

Les islamistes fuient vers le nord Gao samedi, Tombouctou dans la foulée, l'opération Serval porte ses fruits, après quinze jours d'intervention. Mais la chasse aux islamistes est loin d'être terminée. "Plusieurs groupes terroristes ont été détruits ou chassés vers le Nord", a affirmé le ministère français de la Défense. Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés, Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine, et l'Algérien Abou Zeid, l'un des émirs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal où des positions islamistes ont été bombardées samedi par des avions français. "Le plus dur reste à faire", confirme sur Europe 1 le journaliste Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique. "L'important maintenant est de savoir si les frontières de l'Algérie et de la Mauritanie sont vraiment étanches".

La lutte continue

Kidal aux mains des islamistes. Des rebelles touareg et des dissidents d'un groupe islamiste armé ont affirmé lundi contrôler Kidal. "Nous assurons la sécurité de la ville de Kidal", à 1.500 km au nord-est de Bamako, a déclaré Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole du groupe islamiste armé Ansar Dine, passé à un groupe dissident, le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). Cette information a été confirmée par les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).