Forts soupçons de fraudes en Russie

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De nombreux témoignages laissent penser que des électeurs votent plusieurs fois.

A Moscou, "les mêmes personnes votent dans les bureaux n° 2164 et 2166" : les témoignages sur les fraudes électorales observées à travers la Russie affluaient dimanche dès les premières heures de la présidentielle. "A Vladivostok, au bureau n°155, des électeurs ont découvert en arrivant qu'ils avaient déjà voté", indique ainsi sur son site le parti démocrate Iabloko, qui a déployé, tout comme plusieurs autres partis d'opposition, associations et médias indépendants, de nombreux observateurs dans le pays pour suivre de près le scrutin.

"Des liasses de bulletins ont été jetées dans l'urne à Briansk, Tambov, Nijni-Novgorod ou encore Novossibirsk", recense par ailleurs Iabloko, dont le candidat, Grigori Iavlinski, a été disqualifié pour l'élection fin janvier, au motif d'irrégularités dans la collecte des deux millions de signatures de soutien. Dans la région d'Orenbourg, tout un groupe de minibus, transportant les électeurs de bureaux en bureaux pour voter plusieurs fois - une pratique appelée "le manège" - a été arrêté, indique de son côté le parti communiste sur son site.

Un mort à Saint-Petersbourg

Et à Toula (sud de Moscou), "les pneus des voitures des observateurs du parti communiste ont été crevés", une façon de les empêcher de se rendre dans les bureaux de vote pour assurer leur mission. Le site des observateurs de Saint-Pétersbourg recense notamment une personne décédée dans la liste des électeurs du bureau 1718.

Les témoignages se multipliaient aussi sur le site de l'ONG Golos, qui réalise une carte des fraudes interactive en ligne en coopération avec l'édition russe du magazine américain Forbes. Un internaute indiquait ainsi qu'à Rostov-sur-le-Don, une membre de la commission électorale, chargée d'amener une urne dans une prison pour y faire voter les détenus, y avait jeté 30 bulletins d'un coup.

Vers 11h45, plus de 2.000 messages de personnes dénonçant des violations avaient été déjà publiés sur le site de l'ONG, qui avertit toutefois que la véracité des informations n'est pas vérifiée.