Florence Cassez retient son souffle

Les magistrats mexicains rendent leur décision sur le pourvoi en cassation de Florence Cassez jeudi.
Les magistrats mexicains rendent leur décision sur le pourvoi en cassation de Florence Cassez jeudi. © MAX PPP
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avec AFP , modifié à
Les juges mexicains rendent jeudi leur décision sur le pourvoi en cassation de la Française.

Florence Cassez espère entrevoir la fin de son cauchemar. Jeudi, la justice mexicaine doit rendre sa décision sur la demande de pourvoi en cassation de la Française emprisonnée au Mexique. Après cinq ans et deux mois déjà passé sous les verrous, la jeune femme, qui n’a cessé de clamer son innocence, doit donc être fixée sur son sort. Condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements en mars 2009, elle s’était pourvue en cassation en août dernier.

Vers une libération ?

Les trois magistrats mexicains ont examiné 18 arguments mettant en cause la constitutionnalité de la procédure en même temps que l'innocence de Florence Cassez. Le dossier met notamment en évidence les failles dans l'arrestation de la jeune femme qui, retransmise à la télévision mexicaine, avait été présentée comme un direct, alors qu’elle avait eu lieu la veille. La police mexicaine avait d’ailleurs dû reconnaître qu’il s’agissait d’une "reconstitution".

Interrogé sur Europe 1 mercredi, l’avocat de Florence Cassez, maître Berton, a confié qu’il "se méfiait de la décision qui pourrait être rendue". "Je souhaite que la justice mexicaine rende sa décision de manière libre et indépendante". Si c'est le cas, Florence Cassez "sera libérée jeudi soir", a-t-il l'avocat.

Des soutiens et des détracteurs

Pour les défenseurs de la jeune femme, le recours en cassation - "amparo" en espagnol - déposé en août 2010 tend à démontrer que toute l'accusation "repose sur du sable", sur "des preuves falsifiées". Au commencement de l'affaire, l'opinion mexicaine s'était unanimement montrée hostile à Florence Cassez et le verdict médiatique était sans appel contre elle. Depuis, les enquêtes de la presse, et le travail de ses avocats, ont contribué à faire tourner le vent.

Au mois de novembre dernier, Florence Cassez a notamment reçu deux soutiens notables : celui de l'Eglise catholique du Mexique et celui d'un ex-Procureur général fédéral, l'équivalent du ministre de la Justice.

Mais les associations mexicaines de victimes d’enlèvement, de leur côté, restent la plupart hostiles à toute mesure de clémence envers la Française. Mercredi soir encore, quatre d'entre elles ont exhorté le pouvoir judiciaire et le gouvernement mexicain à "ne pas céder devant les pression du gouvernement français". L'ambassade de France à Mexico a aussitôt condamné, par communiqué, les "pressions directes sur le pouvoir judiciaire".

La Française, qui a aujourd’hui 36 ans, avait été arrêtée le 8 décembre 2005 sur une route menant de Cuernavaca, au centre du pays, à Mexico, en compagnie de son ex-compagnon, Israël Vallarta, soupçonné par la police de diriger un groupe criminel, "Los Zodiaco", qui aurait eu à son actif une dizaine d'enlèvements. Florence Cassez a toujours affirmé qu'elle ignorait les activités de Israël Vallarta, qui attend toujours son jugement.