Fin du monde : la grande fumisterie

Bugarach, village de l'Aude, a été pris d'assaut par certains spiritualistes et journalistes.
Bugarach, village de l'Aude, a été pris d'assaut par certains spiritualistes et journalistes. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Preuves scientifiques à l’appui, Europe1.fr vous "révèle" qu’il ne se passera rien le 21 décembre à 12h12.

Astéroïde géant, tempête de sable ou bien plus récemment bug informatique : depuis des millénaires, la terreur d’une fin du monde habite les hommes. Cette fois, le couperet est prévu pour le 21 décembre 2012. Cette croyance de certains spiritualistes "New Age", persuadés d’un Jugement dernier sur la base de hiéroglyphes mayas, a eu un impact considérable dans le monde entier. De façon très cartésienne, Europe1.fr vous explique pourquoi il ne se passera rien.

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• Que dit la prophétie maya ? Toute cette "supercherie" a pour origine une énorme pierre taillée par les Mayas vers l’an 669 de notre ère qui a été retrouvée au début du 20e siècle au sud-est du Mexique. Elle raconte la vie et les batailles d’un seigneur -Balam Ahau- et fait référence à la date du 23 décembre et non pas le 21. Cette stèle est connue comme le monument 6 d’El Tortuguero, un site archéologique du sud du pays.

"Les mayas avaient une conception cyclique du temps, dans laquelle n'apparaît pas la notion de fin du monde", explique l'archéologue mexicain José Romero. Une vision partagée par le spécialiste et historien mexicain, Erick Velasquez. Selon lui, le 23 décembre a un rapport avec "le rite de rénovation de l'univers", et la fin du cycle initié le 13 août de l'an 3114 avant notre ère. "Il est seulement mentionné que se seront alors accomplis 13 B'aktun (unités de temps équivalant chacune à 144.000 jours), mais en aucune manière ce n'est la fin du ‘compte long’ du calendrier maya, qui est infini. Un nouveau cycle commence, c'est tout", tempère-t-il.

Les seules prophéties faites par les mayas sont des événements de la vie quotidienne comme les pluies, la sécheresse, les récoltes ou la pêche. Rien à voir avec la fin du monde…

• Que dit la science ? Beaucoup de scientifiques s’accordent sur une chose : la fin du monde ne peut pas arriver d’un seul coup. L’agonie de la planète sera, au contraire, lente. "L'idée d'une fin du monde soudaine par une quelconque cause est absurde", tranche David Morrison, scientifique de la Nasa et spécialiste de la vie dans l'espace. "La Terre est là depuis plus de quatre milliards d'années, et il va encore s'en écouler bien d'autres avant que le Soleil ne rende notre planète inhabitable", précise-t-il.

La fin du monde va faire un bide, dixit la Nasa dans une vidéo :

Dans 5 milliards d'années environ, le Soleil se transformera en "géante rouge", mais sa chaleur croissante aura depuis longtemps provoqué l'évaporation des océans et la disparition de l'atmosphère terrestre. Il se refroidira ensuite jusqu'à en mourir mais cela ne devrait plus vraiment nous concerner... "D'ici là, il n'y aucune menace astronomique ou géologique connue qui pourrait détruire la Terre", assure David Morrison.

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• Un astéroïde ? Certains navets hollywoodiens, évoquent la possibilité qu'un gigantesque astéroïde surgisse de l'espace pour entrer en collision avec la Terre. Scénario peu probable dans l'immédiat, répondent les astronomes de la Nasa qui scrutent très officiellement le ciel pour éviter qu'il ne nous tombe sur la tête. "Il n’y a pas d’astéroïdes menaçants aussi gros que celui qui a tué les dinosaures" il y a 65 millions d’années. Et même si de nombreuses espèces étaient mortes, toute la vie n’avait pas été éradiquée.

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• Une pandémie mondiale ? Un méchant virus mutant, du type grippe aviaire H5N1, qui nous tuerait tous ? Hypothèse encore moins plausible. "Même une pandémie extrêmement sévère ne peut entraîner la fin de l'humanité", affirme le Jean-Claude Manuguerra, spécialiste des virus à l'Institut Pasteur, au magazine Sciences & Vie, qui consacre un hors-série à la fin du monde. "La diversité des systèmes immunitaires est telle qu'il y a toujours au moins 1% de la population qui résiste naturellement à une infection", assure-t-il.

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• Une guerre nucléaire ? Le spectre d’une attaque nucléaire n’a pas totalement disparu même si cela est de moins en moins couru depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de victimes directes dépendrait donc de son ampleur. Mais même un conflit régional -comme le Pakistan et l'Inde qui auraient l'idée saugrenue d'échanger une centaine de bombes atomiques- suffirait à instaurer un "hiver nucléaire" plutôt désagréable sur l'ensemble de la planète. Soleil obscurci par les fumées, baisse des précipitations et chute des températures rendraient toute agriculture impossible et entraîneraient probablement une famine généralisée… Mais là encore, pas de fin du monde.

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Le réchauffement climatique ? C’est ce qui ressemble le plus à cette fameuse "apocalypse" annoncée. L’urgence climatique montre régulièrement qu’elle est à l’origine de sécheresse, inondations, tempêtes et autres catastrophes naturelles. Elles deviendront à la fois plus fréquentes et plus intenses avec la hausse des températures mondiales : +2°c, +4°C, voire +5,4°C d'ici à 2100, selon les différents scénarios envisagés. Une dose suffisante pour que l'espèce humaine réussisse son suicide collectif aux gaz à effet de serre avant vendredi ? Réponse le 21 décembre à 12h12.