Fin du cauchemar pour Florence Cassez ?

L'avenir de la Française est entre les mains des trois hauts magistrats du "Septimo Tribunal".
L'avenir de la Française est entre les mains des trois hauts magistrats du "Septimo Tribunal". © MAX PPP
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avec Catherine Boullay , modifié à
Trois juges doivent statuer jeudi sur le sort de la Française, condamnée à 60 ans de prison.

C'est quasiment sa dernière chance de recouvrer la liberté. La décision sur le recours déposé par Florence Cassez devrait intervenir jeudi, selon des informations révélées lundi par le site 20minutes.fr et confirmées par Europe 1. Ce sont trois hauts magistrats mexicains qui doivent trancher et fixer la jeune Française, condamnée à 60 ans de prison pour des enlèvements qu'elle a toujours niés, sur son sort.

En tout, les magistrats ont examiné 18 arguments mettant en cause "la constitutionnalité de la procédure en même temps que l'innocence de Florence Cassez", rapportait en août Me Franck Berton, l'avocat de la jeune Française, lors du dépôt de ce pourvoi en cassation, une procédure baptisée "amparo" au Mexique. Le dossier met notamment en évidence les failles dans l'arrestation de la jeune femme qui, retransmise à la télévision mexicaine, avait été présentée comme un direct, alors qu’elle avait eu lieu la veille. La police mexicaine avait d’ailleurs dû reconnaître qu’il s’agissait d’une "reconstitution".

Le vent tourne

Pour l'entourage de Florence Cassez, le ministre mexicain de la Sécurité publique, Genaro Garcia Luna, qui est également chef de la police et du renseignement, a eu une très grande influence dans ce dossier très médiatisé alors qu'il était en campagne électorale au Mexique. Il est considéré comme l'un des hommes les plus puissants de l'Etat mexicain et plusieurs de ses anciens collaborateurs ont été arrêtés pour corruption et liens aux cartels de la drogue.

Mais plus récemment, le vent a commencé à tourner en faveur de la jeune Française. En décembre dernier, l'ex-procureur général du Mexique s'était dit "convaincu" de l’innocence de Florence Cassez et affirmé que la procédure n'avait "pas respecté les règles du droit pénal mexicain" et "laissé en liberté les véritables coupables du crime".

3 scénarios possibles

Les magistrats mexicains ont désormais plusieurs options. Ils peuvent accepter les 18 arguments présentés par la défense de Florence Cassez et décider alors de libérer la jeune Française, qui pourrait quitter sa prison dans les 3 ou 4 jours suivants. Les juges peuvent également refuser en bloc tout l'argumentaire de la défense et laisser Florence Cassez purger sa peine. Ils peuvent enfin valider une partie des arguments et relancer une procédure qui s'annonce longue et complexe.

L'avenir de Florence Cassez est donc entre les mains de trois hauts magistrats du "Septimo Tribunal". Des juges indépendants, insistent les services de l'ambassade du Mexique à Paris, interrogés par Europe 1. Mexico précise au passage que le pouvoir politique n'interviendra pas dans cette affaire, quelle que soit la décision de la justice mexicaine.