Ferguson : l’Egypte fait la leçon aux Etats-Unis

Des policiers arrêtent un manifestant à Ferguson, aux Etats-Unis
Des policiers arrêtent un manifestant à Ferguson, aux Etats-Unis © Reuters
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L’HÔPITAL, LA CHARITÉ, … - Il y a un an, quasiment jour pour jour, près de 1.000 manifestants trouvaient la mort au Caire. Les Etats-Unis avaient dénoncé l’attitude égyptienne.

LA DÉCLARATION.  L'Egypte rend la monnaie de sa pièce aux Etats-Unis. Mardi, le ministre égyptien des Affaires étrangères a insisté pour que les Etats-Unis "respectent le droit de se rassembler et d’exprimer pacifiquement ses opinions" à Ferguson.

Depuis onze jours, des manifestations dérapent dans la petite ville du Missouri. Les émeutes ont été déclenchées par la mort du jeune Michael Brown, un Afro-américain tué par un officier de police. Ces troubles aux Etats-Unis ont fait six blessés et plus de 70 personnes ont été arrêtées.

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Ferguson et Le Caire. Simple hasard ou pas, la déclaration du ministre Sameh Shoukry intervient à un moment un peu particulier du calendrier. Il y a un an, quasiment jour pour jour, les autorités égyptiennes réprimaient en effet dans le sang une manifestation des Frères musulmans au Caire. Entre le 14 et le 16 août 2013, près de 1.000 personnes avaient trouvé la mort (l’Egypte donne un bilan de plus de 800 morts, Amnesty international évoque le chiffre de 1.200 victimes). A l’époque, les Etats-Unis avaient sévèrement critiqué leur allié égyptien, ce que le Caire avait peu apprécié.

L’Iran et la Chine s’engouffrent dans la brèche. L’Egypte n’est pas le seul pays à sauter sur l’occasion pour souligner les contradictions de Washington dans les émeutes de Ferguson. Dans un éditorial en anglais, l’agence Chine nouvelle en appelle aux rêves d’égalité de Martin Luther King, qui restent en partie à réaliser aux Etats-Unis, selon elle. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s’est également fendu d’un tweet tançant la discrimination raciale américaine.

"Des personnes vivent toujours dans l’insécurité car ils sont noirs de peau", écrit-il. "La manière dont la police les traite le confirme", continue le leader iranien, qui donne ainsi des leçons de calme à Barack Obama, qui n’appréciera sûrement pas cette pique.