Ferguson : les Américains ne décolèrent pas

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avec agences , modifié à
TACHE D'HUILE - Dans 170 villes de 37 Etats, des Américains ont manifesté après la décision de ne pas poursuivre Darren Wilson, le policier qui a tué un adolescent noir.

La nuit n’y a rien fait. Les esprits s’échauffent toujours, aux Etats-Unis, au lendemain de la décision de non-lieu pour Darren Wilson, le policier blanc qui a tué un jeune Noir en août dernier, à Ferguson. Les manifestations se sont étendues mardi à plus de 170 villes dans 37 Etats différents, selon CNN.

De New York à Los Angeles, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour la deuxième soirée consécutive. A Boston et Philadelphie, ainsi qu'à Washington, Newark, Seattle, Nashville, Providence, Atlanta, où au moins cinq personnes ont été arrêtées, Pittsburg ou encore Durham, les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme. Plusieurs personnes ont été arrêtées après des rassemblements à Union Square et Times Square à New York. La veille, 61 personnes avaient été écrouées rien qu’à Ferguson, berceau de la révolte.

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A travers tous les Etats-Unis, le mot d’ordre promettait "pas de justice, pas de paix", à un gouvernement qui lance des appels au calme répétés.

Ferguson, quadrillée et plus calme. Une centaine de manifestants bruyants s'étaient rassemblés en début de soirée près du commissariat de police de Ferguson. Ils faisaient face à environ 50 policiers anti-émeute, renforcés à l'intérieur du périmètre de sécurité du poste de police par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers. Aucune violence n'était apparemment à déplorer en dépit de la présence de quelques agitateurs masqués en marge de la foule. Les magasins qui avaient été pillés et incendiés lundi étaient mardi soir clairement barricadés et les rues nettoyées des débris.

La ville est sous le contrôle de plus de 2.000 militaires, trois fois plus que la veille, pour éviter une nouvelle nuit d’émeutes. Lundi soir, une douzaine de bâtiments avaient été incendiés après l’annonce du grand jury, de ne pas poursuivre le policier qui a abattu Michael Brown, l’adolescent noir.

Le leader des droits civiques Al Sharpton a multiplié mardi les appels au calme. "Ce ne sont pas les cendres des bâtiments en feu de Ferguson qui doivent entretenir la mémoire de Michael Brown. C'est par de nouvelles lois et le respect de la loi pour tous les citoyens qu'on doit lui rendre hommage".

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