Faute d'aller au Soudan du Sud, le pape envoie de l'argent

Le pape ne se rendra pas au Soudan du sud cette année.
Le pape ne se rendra pas au Soudan du sud cette année. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Vatican versera près de 500.000 euros pour deux hôpitaux, des instituteurs et un projet d'achats de semences et d'outils.

Le Vatican a annoncé mercredi que le pape François avait décidé de soutenir une série de projets d'aide au Soudan du Sud, à défaut de pouvoir se rendre lui-même dans le pays en guerre.

"Signe de proximité". Au total, le Vatican versera près de 500.000 euros pour deux hôpitaux tenus par des sœurs, un programme de formation d'instituteurs et un projet d'achat de semences et d'outils pour 2.500 familles d'agriculteurs. Par ce geste, le pape entend envoyer "un signe concret de sa proximité" avec le pays plongé depuis fin 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, a expliqué en conférence de presse Monseigneur Peter Turkson, chef du dicastère (ministère) du développement humain intégral.  "Le Saint-Père n'oublie pas les victimes que personne n'écoute de ce conflit sanguinaire et inhumain", a insisté le cardinal. "Assez des armes, assez des viols, assez des morts".

Sentiment d'abandon. Le pape avait déclaré à plusieurs reprises qu'il souhaitait se rendre au Soudan du Sud avec son homologue anglican, Justin Welby, mais le Vatican a annoncé fin mai que les conditions n'étaient pas réunies pour un voyage cette année. Devant la presse, Laura Gemignani, religieuse missionnaire engagée à l'hôpital de Nzara, un des deux soutenus par le pape, a décrit avec émotion les souffrances dont elle était témoin depuis deux ans. "Je suis très reconnaissante envers le pape, mais nous l'attendons là-bas", a-t-elle insisté, évoquant le sentiment d'abandon dans le pays que nombre d'humanitaires et de diplomates ont quitté à cause des violences.

Les participants à la conférence de presse ont invité les fidèles du monde entier à joindre leurs dons à ceux du pape, mais aussi à partir comme bénévoles au Soudan du Sud "pour montrer à tous qu'on peut vivre dans cette partie du monde", selon Monseigneur Turkson. "Il suffit de parler un peu anglais et d'avoir le cœur bien accroché", a ajouté sœur Laura, tout en précisant avoir vu plus d'horreurs en deux ans au Soudan du Sud qu'en 25 ans en Ethiopie.