EXCLU - Mahmoud Abbas est "inquiet"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"Nous refusons toute reprise de la violence", dit-il dans une interview diffusée mardi.

Mahmoud Abbas s'est dit "inquiet" face au "gel du processus de paix", dans une interview accordée à Jean-Pierre Elkabbach et diffusée mardi matin sur Europe 1. Le président de l’Autorité palestinienne s'exprimait quelques heures après son appel à Israël pour la prolongation du moratoire sur les colonisations en Cisjordanie. Un moratoire qu'il a souhaité aussi long que dureront les négociations.

"Si la colonisation s’arrête, nous continuerons les négociations. Sinon, nous arrêterons", a prévenu Mahmoud Abbas. "On ne peut pas détruire cet espoir [de paix] avec des choses qui sont secondaires comme la colonisation", a-t-il argumenté. Avant de lancer, à l'adresse du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou : "Il doit savoir que la paix est plus importante que la colonisation".

Les négociations qui se sont ouvertes début septembre sont "une occasion historique pour le peuple palestinien et israélien. Si nous laissons passer cette occasion, je ne sais pas quand elle se représentera. C'est pour cela que je suis inquiet", a insisté Mahmoud Abbas.

"Sans aucun doute, je suis inquiet", a souligné Mahmoud Abbas :

Pour Mahmoud Abbas, le chemin vers la paix est déjà dessiné. "Avec le gouvernement de M.Olmert [le prédécesseur de Benjamin Netanyahou, NDLR], nous avons négocié sur tous les points du statut final", a rappelé le président de l'Autorité palestinienne. "Nous ne sommes pas supposés retourner au point zéro", a-t-il affirmé.

Pas de violence "tant que je suis président"

Face aux pressions exercées dans les territoires palestiniens par le Hamas, Mahmoud Abbas a redit sa détermination. "En tant qu'autorité palestinienne, nous avons affirmé aux Israéliens et aux Américains, et je le redis maintenant, que la sécurité dans les territoires palestiniens ne sera pas liée aux négociations", a-t-il répété. " Que les négociations reprennent ou pas, la situation sécuritaire restera sous contrôle. Tant que je suis président, c'est cela ma politique", a-t-il poursuivi.

"La véritable opinion des Américains est que la solution du conflit arabo-israélien permettra d'éteindre ces foyers de violences et d'instabilité au Moyen Orient", a souligné le président de l'Autorité palestinienne.

"Trois ou quatre mois" supplémentaires

Lundi, à l’issue d’une réunion de travail avec Nicolas Sarkozy, Mahmoud Abbas avait réclamé "trois ou quatre mois" supplémentaires pour donner sa chance au processus de paix.

Le président français, de son côté, avait assuré son homologue palestinien de son soutien, en soulignant qu'il regrettait "que les appels unanimes afin de prolonger le moratoire israélien sur la colonisation n'aient pas été entendus". Nicolas Sarkozy est "un soutien pour la paix", a commenté Mahmoud Abbas sur Europe 1.