EXCLU - Goodyear : Taylor promet de "tenir sa parole"

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et Géraldine Woessner, correspondante à New York , modifié à
Europe 1 a pu interroger le patron du groupe Titan, Maurice Taylor, candidat à la reprise de l'usine Goodyear d'Amiens.

Aux Etats-Unis, il est surnommé "le grizzly". Maurice Taylor, le patron du groupe Titan International, n'est pas un homme qui parle beaucoup. Encore une fois, il n'a pas dérogé à sa réputation. Alors pour décrocher son interview, Géraldine Woessner, la correspondante d'Europe1, aux Etats-Unis a dû s'armer de patience. 

Agé de 69 ans, visage rond, lunette métalliques ovales et cheveux blancs, ce natif de Detroit, le centre industriel du nord des Etats-Unis, doit son surnom à des analystes de Wall Street qui décrivaient ainsi son style de négociateur redoutable. Finalement, Maurice Taylor a accepté de commenter, sur Europe 1, la possible reprise reprise de l'usine Goodyear à Amiens par son groupe, Titan International.

"Votre ministre, c'est un gentil garçon". "J'ai rencontré votre ministre Arnaud Montebourg à la fin du mois d'août, mais c'était censé être une réunion très confidentielle.  Nous avons très bien discuté", a-t-il confié, au micro d'Europe 1. "C'est un gentil garçon, il veut sauver des centaines d'emplois dans cette usine de pneus", a-t-il poursuivi.

"Votre ministre m'a demandé : vous allez investir ? Est-ce que vous allez embaucher, créer un certain nombre d'emplois ?", a-t-il raconté, presque amusé par cette négociation. "Et j'ai dit : aucun problème ! Ceux qui me connaissent savent qu'une fois qu'on a topé tous les deux, je tiendrai ma parole".

Un plan social inévitable. Maurice Taylor est donc prêt à reprendre une partie de l'usine d'Amiens et à sauver peut-être quelques 300 emplois. Mais à une condition : il faut que Goodyear et la CGT s'entendent d'abord sur un plan social. Des licenciements donc, mais pour lui mieux vaut cela que pas d'emploi du tout. 

Ce patron américain ne comprend pas l'obstination de la CGT.  "J'ai dit à votre ministre : vous devez faire en sorte que Goodyear et la CGT trouvent un accord sur la fermeture", a expliqué l'homme d'affaires, avant d'ajouter qu'"il doit bien y avoir quelques leaders à la CGT qui ont un cerveau. J'espère qu'il trouvera un accord et que je viendrai en France, et qu'on s'assiéra ensemble pour boire un verre de vin", a-t-il conclu. Une proposition qui n'est pas du goût de Mickaël Wamen, délégué syndicale CGT de l'usine qui a déclaré au micro d'Europe 1 que "Mr Taylor n’est pas mon ami et ne le sera jamais".

 

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