Ex-chef d’Etat, ça rapporte !

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Tony Blair ou Bill Clinton, entre autres, monnayent cher leurs conseils et interventions.

Après le pouvoir, l’argent. Nombreux sont les anciens dirigeants de pays qui effectuent une reconversion plus qu’intéressante au niveau pécuniaire. Tony Blair, Bill Clinton, ou encore Gerhard Schröder profitent à plein de leur statut d’anciens chefs d’Etat ou de gouvernement pour prodiguer à grand frais des interventions publiques ou des conseils dans des entreprises privées.

 

 

Le cas d’école, c’est Tony Blair. Depuis sa démission en 2007, l’ancien Premier ministre britannique n’a pas chômé. Aujourd’hui, il est représentant du Quartet (ONU, Russie, Union européenne, Etats-Unis), pour le Proche-Orient. Il donne par ailleurs des conférences richement rémunérées. Selon Rue89, Tony Blair aurait ainsi touché pour deux discours prononcés en avril à Kuala Lumpur et à Singapour, des émoluments s’élevant à… 410.000 euros. Soit, selon le calcul du Daily Mail, 1.600 euros la minute.

 

 

50 millions en huit ans pour Clinton

 

Mais c’est surtout les conseils qu’il prodigue à des sociétés qui rapportent le plus à l’ancien locataire du 10, Downing Street. Toujours selon Rue89, il toucherait 2 millions de dollars par an pour sa collaboration avec la banque américaine JP Morgan Chase, et 580.000 euros à la Zurich Financial Services. Il aurait également touché une grosse somme d’argent en conseillant le gouvernement du Koweït. Au total, selon la presse britannique, Tony Blair aurait amassé 17 millions d’euros depuis sa démission en 2007. Loin des 167.000 euros annuels que lui rapportait son poste de Premier ministre.

 

Bill Clinton n’est pas en reste. L’ancien président américain est un orateur très demandé… et très cher. Il aurait ainsi touché, selon Challenges, pas moins de 50 millions de dollars en huit ans, entre 2000 et 2008. Le mari d’Hillary s’était par ailleurs spécialisé dans le lobbying, une activité très lucrative outre-Atlantique, avant de prendre ses distances avec les milieux d’affaire devant les nouvelles responsabilités de son épouse, secrétaire d’Etat de Barack Obama. Il aurait tout de même empoché 11 millions de dollars dans cette seule activité.

 

La donne est différente en France

 

Parfois, ce mélange des genres passe mal. Gerhard Schröder en a fait l’amère expérience. A peine son poste de chancelier abandonné, l’ancien homme fort de l’Allemagne avait été embauché par le géant de l’énergie russe Gazprom pour 250.000 dollars par an –un chiffre qu’il a toujours contesté. L’affaire avait déclenché un tollé outre-Rhin. Aujourd’hui, la polémique est retombée, et l’ex-chancelier occupe des fonctions pléthoriques, de conseiller à un éditeur suisse à associé dans un cabinet d’avocat, en passant par des conseils à des banques. Sans oublier, bien sûr, de très lucratives conférences. Il gagnerait, selon la presse allemande, dix fois plus d’argent que la chancelière actuelle Angela Merkel.

 

Pour ce qui concerne les anciens dirigeants français, la donne est différente. Une décision de Laurent Fabius, datant de 1985, alors qu’il était Premier ministre, confère aux ex-présidents des avantages non négligeables. Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing bénéficient ainsi de personnels gracieusement payés, et d’une carte de voyages illimités chez Air France, en business class. En outre, ils ont le droit de cumuler les pensions de retraites de toutes leurs anciennes fonctions politiques. Selon Challenges, Jacques Chirac - ex-président, maire de président du conseil général de Paris, député de Corrèze, employé par la cour des comptes - toucherait ainsi 31.000 euros par mois… soit plus que Nicolas Sarkozy.