Euro : le bluff de Sarkozy ?

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Selon El Pais, il aurait menacé de quitter la zone euro. Madrid et l'Elysée démentent.

Pour réussir à convaincre l’Allemagne d’accepter le plan de soutien à la zone euro, Nicolas Sarkozy serait allé jusqu’à mettre en balance la participation de la France à la monnaie unique. C’est ce que le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero aurait révélé lors d'une réunion du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), mercredi à Madrid, avant que le quotidien El Pais ne révèle l’information vendredi. Le gouvernement espagnol et l'Elysée ont depuis démenti l'information.

Le président français aurait exigé vendredi dernier "un engagement de tous, pour que tout le monde aide la Grèce, chacun selon ses moyens, ou la France réexaminerait sa situation dans l'euro", aurait déclaré José Luis Zapatero.

"Sarkozy a tapé du poing sur la table et menacé de se retirer de l'euro, ce qui a tordu le bras d'Angela Merkel" la chancelière allemande, selon un autre responsable socialiste ayant participé à la réunion.

Dépasser les réticences allemandes

"La France, l'Italie et l'Espagne ont fait front commun face à l'Allemagne et Sarkozy en est arrivé à menacer Merkel de rompre le traditionnel axe franco-allemand", qui est un véritable moteur de l'Union européenne, selon un autre assistant à la réunion.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro étaient alors réunis à Bruxelles pour entériner le plan d'aide à la Grèce. Longtemps réticente, l’Allemagne a attendu le dernier moment pour donner son accord au massif plan de soutien, doté de 750 milliards d’euros.

Démentis en choeur

Cette information "est dénuée de tout fondement", a réagi vendredi après-midi une source proche de la présidence du gouvernement espagnol. "Je n'ai pas connaissance que cette information soit exacte", a pour sa part déclaré la première vice-présidente du gouvernement socialiste espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, lors de la conférence de presse postérieure au conseil hebdomadaire des ministres.

Même son de cloche à l'Elysée, où une source proche de Nicolas Sarkozy précise : "c'est totalement faux. Ces propos ont été prêtés à Nicolas Sarkozy par des parlemetaires socialistes espagnols. (...) J'ai assisté à la plupart des réunions liées à la crise", ajoute la même source, "jamais le président de la république n'a tenu des propos allant dans ce sens. Il a même essayé de préserver l'axe franco-allemant en essayant de respecter au maximum les positions d'Angela Merkel."

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