Eucalyptus et manque de moyens : la polémique enfle après les incendies au Portugal

La protection civile a annoncé dans un dernier bilan que 45 personnes étaient mortes dans des feux de forêts.
La protection civile a annoncé dans un dernier bilan que 45 personnes étaient mortes dans des feux de forêts. © FRANCISCO LEONG / AFP
  • Copié
Martin Feneau édité par C.O.
Mauvais entretien des forêts, manque de moyens... La polémique monte au Portugal après une deuxième vague d’incendies catastrophiques en quatre mois.
REPORTAGE

Le bilan des feux de forêt survenus dans le nord et le centre du Portugal ne cesse de s'alourdir. Mardi, la protection civile a annoncé dans un dernier bilan que 45 personnes étaient mortes

A Castelo de Paiva, dans le nord du pays, le feu est apparu sur une crête. Au loin, depuis sa maison, Laura l'a vu dévaler la pente sur plusieurs kilomètres. "C'était l'enfer. En cinq minutes, il était ici. C'est comme des boules de feu qui étaient dans l'air. On a pensé qu'on allait mourir dedans", confie-t-elle mercredi à l'envoyé spécial d'Europe 1.

Les pompiers toujours mobilisés. Les pompiers maîtrisent désormais les derniers foyers d'incendie mais 3.000 d'entre eux restent mobilisés pour éviter toute reprise des flammes. Et la polémique enfle après cette deuxième vague d’incendies catastrophiques en quatre mois. L’entretien des forêts est notamment pointé du doigt.

L'eucalyptus brûle comme de l'essence. Car autour du village de Castelo de Paiva, notamment, les arbres qui brûlent sont des eucalyptus particulièrement inflammables. Ils couvrent 80 % du parc forestier portugais. "C'est beaucoup trop", colère le maire adjoint de la commune. "L'eucalyptus brûle comme de l'essence. Il propage les incendies. Il y a en a près des maisons, des entreprises. Ce devrait être interdit", insiste-t-il.

Un manque de moyens. Depuis quelques mois, l'État tente de réduire l'espace occupé par ces arbres - 800.000 hectares exploités par l'industrie du papier. Mais l'élu local réclame également de meilleurs équipements pour les pompiers volontaires de sa caserne, incapables de communiquer entre eux. Pendant l'incendie, les lignes téléphoniques étaient coupées et les soldats du feu ne disposaient presque pas de moyens de se parler.