Etudiant italien assassiné : l'Egypte autorise Rome à envoyer des experts

La mort de Giulio Regeni a suscité l'émotion en Italie.
La mort de Giulio Regeni a suscité l'émotion en Italie. © MOHAMED EL-SHAHED / AFP
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avec AFP
Il s'agit de récupérer des images de vidéosurveillance supprimées, qui pourraient éclaircir les conditions de la mort de Giulio Regeni début 2016.

Le parquet égyptien a autorisé dimanche l'Italie à envoyer des experts pour tenter de récupérer des images de vidéosurveillance qui pourraient aider à élucider les causes de la mort de l'étudiant italien Giulio Regeni l'année dernière. Ces extraits ont été supprimés et l'Egypte a affirmé ne pas avoir les moyens de se procurer le logiciel nécessaire pour les récupérer.

L'Egypte a également approuvé l'envoi d'experts de "la seule compagnie allemande spécialisée dans la récupération de données de cet appareil d'enregistrement".

Soupçons sur les services de sécurité. Giulio Regeni, un étudiant italien de 28 ans, avait disparu le 25 janvier 2016 en plein coeur du Caire. Son corps avait été retrouvé neuf jours plus tard dans la banlieue de la capitale, atrocement mutilé et torturé. Doctorant de l'université britannique de Cambridge, il était en Egypte pour effectuer une thèse sur les mouvements ouvriers, un sujet sensible pour un gouvernement qui craint les grèves et les troubles sociaux.

Malgré les démentis du gouvernement égyptien, la presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux soupçonnent des membres de l'un des services de sécurité égyptiens d'avoir enlevé et torturé à mort Giulio Regeni. Le Caire a fermement nié toute implication de la police.

Battu avant sa mort. En décembre, le parquet égyptien avait indiqué avoir interrogé des policiers qui avaient enquêté sur Regeni quelques jours avant son enlèvement. Aucune indication n'a toutefois été fournie quant à de possibles suspicions sur ces derniers. Il avait aussi affirmé que des policiers ayant tué un groupe de criminels en mars en assurant avoir retrouvé les effets personnels de l'étudiant au domicile de la femme du chef du gang, avaient également été interrogés.

Une autopsie réalisée en Italie avait montré que le corps était couvert de coupures et qu'il avait plusieurs fractures, indiquant que le jeune homme avait été battu avec "des poings, bâtons et marteaux". La lettre "X" était gravée sur son front et ses mains, selon le rapport cité par les médias italiens.