États-Unis : un restaurant du chef Daniel Boulud condamné à payer 1,3 million de dollars

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Le Bistro Moderne est un des dix restaurants new-yorkais de Daniel Boulud. © DAVID BECKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
En février 2015, un client du Bistro Moderne avait avalé un fil de fer issu d'une brosse à nettoyer en mangeant un coq au vin.

Un petit fil de métal dans un coq au vin pourrait coûter très cher au chef français Daniel Boulud : un de ses restaurants new-yorkais a été condamné à verser 1,3 million de dollars à un client ayant dû être opéré en urgence après avoir avalé ce corps étranger. Le célèbre cuisinier originaire du Rhône possède dix restaurants à New York, dont "Daniel" est le plus réputé, avec deux étoiles au guide Michelin, et une vingtaine de restaurants à travers le monde.

Un fil de brosse à nettoyer. Le client, Barry Brett, s'était rendu avec sa femme le 28 février 2015 au restaurant Bistro Moderne, sur la 44e Rue, tout près de Times Square à Manhattan, où il avait commandé un coq au vin. À peine l'assiette entamée, Barry Brett avait senti un objet étranger dans la gorge et avait dû quitter le restaurant, selon la plainte enregistrée le 15 avril suivant. Son état avait nécessité une opération. Le chirurgien avait identifié l'objet comme étant un fil de métal de 2,5 cm de longueur, provenant d'une brosse à nettoyer bon marché. Une infection aurait pu lui être fatale, selon ses avocats. 

Préjudice moral. Dans un jugement rendu jeudi, le tribunal de New York a considéré que le restaurant avait été "négligent" et l'a condamné à payer 1,3 million de dollars de dommages et intérêts, dont 1 million pour préjudice moral, à Barry Brett, plus 11.000 dollars à sa femme. L'avocate du client lésé, Elizabeth Eilender, s'est dite, elle, "très satisfaite" que le jury ait reconnu la gravité des blessures de son client et "à quel point il (était) dangereux d'utiliser une brosse métallique à proximité de nourriture". Pour elle, "le restaurant n'a jamais voulu assumer sa responsabilité" et a, au contraire, "cherché à accabler la victime".

Le client a trop attendu pour se faire soigner, selon le restaurant. Selon l'avocat de l'établissement, J.P. Bottari, le défendeur envisage des recours contre ce jugement, principalement contre le préjudice moral. "Ce n'était pas intentionnel", a expliqué l'avocat, soutenant que le préjudice moral ne pouvait être retenu que si le défendeur avait agi en connaissance de cause. Il a affirmé, comme il l'avait fait durant le procès, que Barry Brett avait attendu quatre jours avant de se rendre à l'hôpital, ce qui avait grandement contribué à aggraver son état.