États-Unis : un policier, limogé pour refus d'abattre un suspect, reçoit 175.000 dollars

Le policier a préféré négocier plutôt que tirer, mais le suspect a été abattu par l'un de ses collègues (image d'illustration)
Le policier a préféré négocier plutôt que tirer, mais le suspect a été abattu par l'un de ses collègues (image d'illustration) © SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Un policier municipal, ancien Marine, va recevoir 175.000 dollars de la part de la ville de Weirton en dédommagement de son licenciement après qu'il a refusé d'abattre un suspect armé. 

Un policier municipal de Virginie occidentale (est des États-Unis), renvoyé pour avoir refusé d'abattre un suspect noir et armé, va recevoir 175.000 dollars de compensation pour licenciement injustifié.

175.000 dollars pour éviter le procès. L'association de défense des droits civiques (ACLU) de Virginie occidentale a annoncé lundi que la ville de Weirton, où officiait le policier, avait passé avec lui un accord amiable à hauteur de 175.000 dollars (soit 142.000 euros) pour éviter le procès qu'il leur intentait.

Face à un homme armé. Le 6 mai 2016 Stephen Mader, un ancien Marine, est intervenu sur un cas de dispute conjugale entre un homme et une femme, qui avait appelé les forces de l'ordre. Lorsque le policier blanc de 27 ans est arrivé sur place, il a trouvé le suspect R.J. Williams "visiblement désemparé" et tenant ses mains dans le dos, selon l'ACLU.

Stephen Mader lui a alors demandé de mettre ses mains en évidence. L'homme s'est exécuté, montrant qu'il tenait une arme à feu. Le policier lui a ensuite demandé de jeter son arme, ce que le suspect a refusé de faire, demandant à la place à l'officier de police de lui tirer dessus, a poursuivi l'ACLU, qui a accompagné le policier dans sa procédure en justice.

Négocier plutôt que tirer. "Plutôt que de tirer, Mader a appliqué son entraînement militaire et a essayé de calmer la situation", a raconté l'association. "Il a baissé la voix, a regardé Williams dans les yeux et lui a dit 'Je ne vais pas te tirer dessus mon frère, je ne vais pas te tirer dessus'". Mais pendant que Stephen Mader négociait avec le suspect, deux autres policiers sont arrivés. R.J. Williams a pointé son arme vers l'un d'entre eux qui l'a tué en lui tirant quatre fois dessus. L'arme du suspect n'était pas chargée.

Le policier se serait "figé sur place". Les responsables de la ville de Weirton ont accusé Stephen Mader de "s'être figé sur place", une des raisons ayant motivé son renvoi. Le policier ayant abattu Williams n'a, pour sa part, pas été inquiété.